• La Tsarine Isinbaeva en reconquête

    Elena (1)

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    Référence absolue de la perche féminine, Yelena Isinbayeva est en reconquête aux championnats du monde de Moscou. Chez elle, elle veut renouer avec un sacre qui l’a fuie depuis 2008.

    Finir en beauté. Retrouver la lumière, reprendre sa place parmi les étoiles dans l’enceinte du stade Loujniki. Un saut pour redevenir la plus grande, tout du moins le rappeler au monde. Après avoir abandonné les sommets qui régissaient son quotidien, Elena Isinbaeva revendique le titre qui lui revient de droit. Chez elle, pour les championnats du monde de Moscou, la Tsarine est en reconquête et entend bien récupérer sa couronne, son trône ainsi que sa cour.

    Recalée en gymnastique

    IsinbaevaC’est une vicissitude de la vie qui a mené, Elena Isinbaeva vers la perche et les sautoirs. Née à Volgograd, ex-Tsaritsyne (1589-1925) ça ne s’invente pas, l’athlète féminine de la dernière décennie ne destinait pas à l’athlétisme. Dès son plus jeune âge, elle rêve de gymnastique et s’entraîne dur pour parvenir au plus haut niveau. Mais ses espoirs s’évanouissent. Trop grande (1,74 m), on lui signifie que la gymnastique s’arrêtera là pour elle, à 15 ans. Déçue, elle se dirige alors vers la perche. Choix judicieux puisque dès l’année suivante, elle remporte sa première compétition mondiale chez les juniors.

    Moscou, là où tout a commencé

    Comme un symbole, c’est à Moscou que tout va s’arrêter pour Elena Isinbaeva. La capitale russe, celle qui a vu la naissance de la première grande championne de la perche féminine. Après avoir été écartée de la gymnastique, la jeune fille s’aligne dès l’année suivante aux Championnats du monde junior à la perche. Devant le public moscovite, elle franchi la barre des 4 m et s’offre le titre à seulement 16 ans. Le début d’une immense carrière qui s’achèvera dans la touffeur et la clameur de l’imposante enceinte olympique. « Ma carrière prendra fin aux Championnats du monde (…) C’est ici, au stade Loujniki que j’ai gagné mon premier titre et voici que ma carrière va prendre fin ici », a-t-elle expliqué juste après avoir glané le titre de championne de Russie fin juillet.

    Invaincue entre 2004 et 2008

    Si la carrière d’Isinbaeva prend racine dans le sautoir du Loujniki, sa légende s’est bâtie à partir de 2004. Encore espoir, elle Yelena Isinbaevaobtient le bronze pour son premier championnat du monde senior en 2003 à Paris. Ce goût amer de la défaite, elle ne le goûtera plus avant 2009. Royale en meeting (deux Golden League en 2007 et 2009), la Tsarine est impériale en grands championnats.

    A Athènes pour ses premiers Jeux olympiques, les deuxièmes de l’histoire de la perche féminine, elle rafle l’or, l’agrémentant du record du monde (4,91 m). L’année suivante, elle réédite la performance athénienne, avec son premier titre mondial et le record du monde (5,01 m). Vint ensuite l’or aux Mondiaux en salle de Moscou (2006) et Valence (2008), puis aux Championnats d’Europe de Goëtborg en 2006, aux Mondiaux en plein air d’Osaka en 2007. L’apothéose intervient un soir d’été dans la touffeur du stade olympique de Pékin, Elena Isinbaeva s’envole à 5,05 m, record du monde, record olympique et surtout deuxième titre olympique consécutif. En larmes, la Tsarine entre au panthéon de l’athlétisme mondial.

    Une machine à records

    Isinbaeva franchit 5,06 mPlus qu’une championne d’exception toujours capable de se sublimer à l’heure des grands rendez-vous, Isinbaeva est de la caste des géants. Comme Bubka l’a fait chez les hommes en son temps, elle abat les frontières et porte la perche féminine à des hauteurs inexplorées. En 2005, à seulement 23 ans, elle devient la première femme de l’histoire à franchir la barre des 5 m. Un autre monde. Au total, la sculpturale Russe va établir 28 records du monde (plein air et salle compris). Soucieuse d’impressionner et d’engranger de l’argent, elle améliore ses marques à la façon du légendaire ukrainien, soit centimètre par centimètre.

    Moins en vu depuis 2009, et son échec retentissant à Berlin (zéro barre franchie), elle établi son dernier record du monde en février 2012 lors d’un meeting en salle à Stockholm (5,01 m). En plein air, sa marque de 5,06 m, établie à Lausanne fin août 2009, tient toujours.

    Elle est sur le logo des Mondiaux

    Même au crépuscule de sa carrière, Elena suscite les plus grandes attentes dans son pays. Signe de son immense popularité, celle qui est depuis 2010, l’Ambassadrice des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) figure sur le logo des Championnats du Monde de Moscou. On voit ainsi une perchiste en plein saut, la coiffure trahissant la double championne olympique.

    ElenaUn bébé avant Rio?

    Selon certaines informations, Elena Isinbaeva souhaiterait effectuer un nouveau break, comme en 2010, afin de pouvoir devenir mère de famille. Le doute plane, toutefois, sur ses intentions à l’avenir car après sa décevante médaille de bronze à Londres, elle avait assuré vouloir reconquérir l’or à Rio en 2016. « Je concourrai aux championnats du monde à Moscou en 2013. Puis, je ferai une pause. Je ne sais pas de combien de temps, puis je reviendrai pour aller à Rio et reconquérir ma médaille d'or », avait détaillé Isinbaeva. Pas sûr donc que ce concours moscovite marque le clap de fin de la légende de la Tsarine. En attendant, cette dernière souhaite réussir ses adieux à son public.

    Christopher Buet


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