• A pouls de souffle

    C’est une inquiétude qui s’était évaporé de nos esprits et qui en une fraction de seconde s’est de nouveau immiscé dans nos pensées. Ce week-end, la peur est venue nous rappeler qu’elle n’était jamais loin et que la mort pouvait frapper à chaque instant. C’est en Italie qu’elle a frappé et a sonné un monde du sport endeuillé.

    On joue la 31ème minute entre Pescara et Livourne quand Piermario Morosini s’effondre sur la pelouse en marge de l’action. Son cœur vient de s’arrêter et ne repartira malgré les efforts des médecins. Si dans le pays de la Botte, un véhicule de police gênant l’intervention des secours et leur accession au terrain, le problème réside bien dans cette mort, certes tragique mais énigmatique et porteuse d’une  grande inquiétude. En effet, comment un jeune homme, sportif de surcroit, âgé de 25 ans peut-il ainsi succomber à une crise cardiaque ? La question demeure sans réponse mais interroge à l’heure où ses faits censés s’avérer exceptionnels tendent à se multiplier.

    Le traumatisme Puerta

    Le plus célèbre de ceux-ci remonte à 2003. Le 26 juin, à l’occasion d’un match entre le Cameroun et la Colombie lors de la Coupe des Confédérations, le milieu Marc-Vivien Foé s’écroule sur la pelouse de Gerland. Plus tard, il lui sera découvert une malformation cardiaque d’origine congénitale. Ce cas n’est que l’un des nombreux autres qui ont émaillé le sport mondial et en particulier le football. Sans distinction, on peut citer Miklós Fehér (24 ans), ancien international hongrois de Benfica en 2004, Victor Alfonso Gerrero, joueur colombien de 17 ans décédé en 2006 sur le terrain, sans oublier Mariano Puerta. Ce joueur espagnol évoluant au FC Séville était tombé sur le terrain face à Getafe avant d’être ranimé et de faire 4 nouveaux arrêts cardiaques et de succomber de ces complications 3 jours plus tard. Une mort qui avait choqué un sport espagnol au fait de sa gloire. Plus récemment, c’est au cas de Fabrice Muamba que ce décès de Morosini fait écho. Pour mémoire, le milieu de terrain de Bolton s’était allongé sur le terrain de Tottenham avant d’être pris en charge par les services médicaux et de finalement s’en sortir après avoir été déclaré mort pendant 78 minutes.

    Un miracle qui ne doit pas éluder le vrai malaise. Car le football est loin d’être le seul touché par ce « fléau ». Il y a 17 ans, Eric Moisse, alors troisième-ligne du Stade Bordelais décède après une crise cardiaque survenue en plein match. En 2009, le handball se voyait lui doublement endeuillé avec la mort du tout jeune capitaine de l’équipe de France des moins de 16 ans, Maxime Candau. Peu avant, l’espoir allemand Sebastian Faisst (20ans) avait lourdement chuté au centre du terrain sans pouvoir être ranimé.

    Un mal générationnel

    Les cas ne manquent donc pas et pose la question du sport de haut niveau. En effet, avec cette série de décès inquiétante touchant des individus jeunes en bonne santé et médicalement encadrés, c’est le spectre de menaces insidieuses qui pointe. Sans parler du dopage, problème évident et cause probable de plusieurs cas, on peut aussi se demander si les exigences, les attentes, les cadences infernales ne sont pas des origines tangibles à ce mal. En effet, la pression mise sur les sportifs professionnels tend à s’intensifier et peut justifier ou tout du moins expliquer ces comportements à risques (dopage) et ces décès prématurés.

    Si rien n’est sûr et ces pistes seulement hypothétiques, elles sont révélatrices d’un fléau semblant n’affecter que le sport professionnel et ses sections. Sans le vouloir, Piermario Morosini a réveillé une blessure déjà bien ouverte et douloureuse. Alors que le sport s’inquiète de son poul l’Italie pleure ce nouveau mort.

    Christopher Buet


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