• A court de Bleus

    Tsonga défait à madrid
    Quatre français en huitièmes de finale d’un Masters 1000, un fait inédit depuis Bercy en 2009. Mais même en position de force et sur une surface aux couleurs évocatrices, Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils, Richard Gasquet et Gilles Simon ont mordu la poussière. Retour sur cette journée de grand désastre bleu.
     
    L’instant était presque unique. Trois ans que l’on attendait de retrouver quatre français en huitièmes de finale d’un Masters 1000. La dernière fois c’était à Paris-Bercy, à la maison. Gaël Monfils, Arnaud « La Clé » Clément, Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon avaient fait vibrer le POPB. A cette époque, seuls Monfils et Tsonga étaient parvenus à se hisser en quarts de finale. Mais 2009 était une autre époque. Aujourd’hui sur la terre pourtant hospitalière, si l’on ne se fie qu’à sa couleur bleu, de Madrid, les tricolores ont été balayés comme des fétus de paille dans la tempête.
     
    Le premier coup de vent a été pour Monfils. Arborant cette nouvelle coupe de cheveu, désirée par sa maman mais assez peu réjouissante, l’ancien demi-finaliste de Roland Garros a senti un souffle puissant et glacial lui taquiner les oreilles. Il faut dire que Tomas Berdych n’est pas un tendre et que dans un bon jour, le géant tchèque est capable d’écraser n’importe quel adversaire jusqu’à Roger Federer dans son jardin de Wimbledon en 2010. Ce jeudi était un de ceux là. Parfaitement en place, le 7ème joueur mondial a écœuré le Français avec une pluie de coups gagnants. Avec 52 points remportés contre à peine 18 à son vis-à-vis, Berdych empochait le match en deux sets secs et en 52 petites minutes (6-1 6-1).
     
    La leçon du Maitre
     
    Mais Gaël Monfils n’est pas le seul à avoir du essuyer la tempête. Il en est de même pour Richard Gasquet. En effet, 
    on avait laissé le Biterrois perdant méritant à Estoril, tombé sous les coups de boutoir de Juan Martin Del Potro. A Madrid, la terre battue bleue semblait inspirer le jeune homme qui avait administré une véritable leçon à

    Federer-balaie-Gasquet

     Victor Troïcki, vielle connaissance du clan français. Un succès qui faisait du bien à Gasquet – « Quand tu gagnes on se sent mieux dans les jambes. » - et qui faisait dire à Riccardo Piatti, son coach, que son élève se trouvait « dans de bonnes dispositions » et était « plus mature ». Des arguments intéressants à l’heure d’affronter Roger Federer, numéro 3 mondial, poussif mercredi pour son retour après 6 semaines de vacances, d’autant que Gasquet restait sur une victoire face au Suisse sur terre à Rome l’an passé. Mais Federer est un horloger de grande précision qui quand son service le soutient devient inébranlable. Enfin habitué à ce bleu peu conventionnel et enfin en rythme, le numéro 3 mondial a imposé sa loi sur le court, remportant pas moins de 87% des points derrière sa première balle. S’en était trop pour un Gasquet, rincé par les efforts consentis depuis une quinzaine de jours. « Il y avait beaucoup de fatigue. Ça conjugué au match de Federer sur une surface où ça va très vite... Il joue bien, vite et je n'ai pas récupéré de la semaine dernière » tentait-il d'argumenter. Résultat, une défaite sèche 6-3 6-2 en moins d’une heure de jeu (58’).
     
    Tsonga et Simon ont lutté
     
    Concernant les deux autres tricolores en lice, il est difficile de tirer les mêmes conclusions que pour les deux précédents. Loin d’avoir été surclassés, Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon ont livré deux gros combats avant de céder. Le premier cité, tête de série n°4, n’a su profiter de cet avantage lié au forfait d’Andy Murray pour se frayer un chemin vers le dernier carré. La faute à Alexandr Dolgopolov, cet Ukrainien aussi talentueux qu’imprévisible. Mené 4-1 dans le premier set, il parvint à revenir sur Tsonga avant de lui subtiliser une manche qui lui paraissait pourtant acquise (7-5). Le second set fut la copie conforme du premier à ceci près que le 5ème mondial ne lâchait pas son service et conservait son break d’avance pour recoller à une manche partout (3-6). Le combat entre les deux hommes se faisait plus intense dans l’ultime set. Chacun conservant son engagement, c’est au tie-break qu’ils 

    Simon à Madrid

    s’expliquèrent. Un petit jeu auquel l’Ukrainien s’est montré plus fiable que le Français. Après 2h18 de lutte, le 20ème 
    mondial faisait plier le 5ème (7-5 3-6 7-6). Un troisième français quittait Madrid.
     
     
    Ne demeurait plus que Gilles Simon, marathonien émérite et adepte des nocturnes madrilènes en cette semaine. Il fallut attendre de nouveau les coups de 23h40 pour pouvoir connaître le vainqueur de sa confrontation avec Janko Tipsarevic. Et contrairement à la veille où il avait écarté Guillermo Garcia Lopez (6-3 6-4) à 23h22 précise, Simon devait courber l’échine, ce jeudi soir. C’est peu dire qu’il aura tout tenter pour prendre le meilleur sur le Serbe mais après 2h39 de lutte et malgré le gain de la seconde manche, il devait s’avouer vaincu (7-6 5-7 6-1). Avec cette défaite, les derniers espoirs hexagonaux s’envolaient dans la nuit espagnole.
     
    Pleine de promesses, cette journée unique est retombée dans le banal et aura viré au calvaire pour la délégation française avec quatre défaites en autant de rencontres. Aux déçus légitimes et aux perdants logiques, il y aura d’autres chances mais sur cette battue bleue, nos Frenchies ont le blues. Il faut croire que le « bleue » ne se marie pas avec les « Bleus ».
     
    Quarts de finale (vendredi) : 
     
    Novak Djokovic (SER, N°1) - Janko Tipsarevic (SER, N°8)
    Roger Federer (SUI, N°3) – David Ferrer (ESP, N°5)
    Juan Martin Del Potro (ARG, N°10) – Alexandr Dolgopolov (UKR, N°16)
    Tomas Berdych (RTC, N°6) – Fernando Verdasco (ESP, N°15)
     
    Christopher Buet

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