• A coeur perdu

    Roger Federer Wimbledon

    Entre déchirement et ravissement, la saison 2012 de tennis a de nouveau livrée un spectacle ahurissant. De Roger Federer à Kim Clijsters en passant par Andy Murray, de Melbourne Park à l’O2 Arena de Londres en passant par le mythique Wimbledon, retour sur une année royale.

    Comme un pincement au cœur, une morsure bestiale, une douleur insidieuse et irrépressible. A New-York, dans la pénombre annonçant l’emblématique « night session », la jeune Watson a enfilé le costume de la méchante, celui du bourreau brandissant la hache, celui de cette grande faucheuse à capuchon noir glaçant l’espoir et la vie. Du haut de ses 18 ans, la Britannique n’a pas fait que remporter un match en Grand Chelem, elle a mis fin à la carrière de l’enfant chéri de Flushing Meadows et d’une joueuse iconique.

    En ce soir de septembre, Kim Clijsters a rendu les armes. Batailleuse acharnée, guerrière divine, la Flamande n’a rien pu faire et briser le cœur du monde entier, notre cœur à tous. On le savait depuis longtemps déjà mais le vivre à cela de miraculeusement émouvant et déchirant. On a beau se préparer, se convaincre que la fin approche, la réalité finit toujours par vous submerger. Comme un symbole, c’est à New-York, dans cette ville qui l’a fait Reine en 2005 que l’ancienne compagne de Lleyton Hewitt a choisi de boucler la boucle.

    Kim Clijsters, reine de cœur

    Kim Clijsters

    Onze ans après s’être révélée au monde dans une épique finale de Roland Garros, Kim Clijsters vient de remiser les raquettes. Comment expliquer cette douleur, ce vide que va laisser dans nos cœurs et dans nos âmes celle qui aura su conquérir nos cœurs et ravir nos yeux par ses grands écarts et cette souplesse qui n’avaient d’égal que ses gifles de coups droits. Comment oublier cette rage vertueuse qui illuminait chacune de ses apparitions sur un court de tennis. Assurément 2012 restera comme l’année où l’une des plus belles championnes de la décennie passée et de l’histoire de ce sport. Si la tristesse a dominé ce mois de septembre, c’est avant tout le bonheur de voir évoluer encore une fois la native de Bilzen dont on savait déjà que 2012 serait l’ultime représentation. Savoir cette échéance approchée n’a fait que décupler le plaisir de la voir, aussi avons-nous rêvé d’une nouvelle épopée australienne quand en quart de finale, la cheville en vrac, Kim Clijsters a surmonté le mal pour rallier le dernier carré. Le résumé d’une carrière ébouriffante et d’une joueuse aux qualités hors-normes. Récompensée sur la tard, Kim Clijsters s’en est allée sur le tapis de nos larmes et nos cœurs en trophée. En cette année, c’est une histoire d’amour inoubliable qui se finit en beauté. A « Queen Kimi », maîtresse de nos émotions.

    Sa Majesté Roger et le prince Murray

    Si Kim Clijsters aura irradié cette saison provoquant joie et peine, d’autres auront également contribué à sublimer les courts du monde entier. A tout seigneur, tout honneur, Roger Federer nous aura ravis. Avec cette classe irrationnelle, le maestro Bâlois a orchestré avec bonheur cette année 2012. Pour notre plus grand plaisir, il a retrouvé son trône d’empereur du tennis. Une scène qui eut pour théâtre le prestigieux All England et son Centre Court et come pour rajouter au dramatique, c’était face à Andy Murray, l’enfant de la Grande Bretagne. Sa Majesté Roger n’est pas mort. 

    Son noble adversaire aura été l’autre grande émotion positive de cette année tennistique. Des sanglots juillettistes qui auront 

    Andy Murray US Open

    ému tout le Royaume aux effusions de joie aoûtiennes, l’Ecossais a enfin vaincu le signe indien qui semblait étreindre le monde de la petite balle jaune britannique. De Londres à Londres, de Wimbledon aux Jeux Olympiques, Andy Murray a su conquérir sa cour avant de se parer de sa couronne. Une couronne vieille de 76 ans et chipée à Fred Perry. Le numéro 3 mondial a d’ailleurs choisi le lieu de son couronnement, une cathédrale monumentale, ce central Arthur Ashe où il fit tomber l’astre serbe. Un lieu particulier puisque c’est là même que Fred Perry avait remporté son dernier titre du Grand Chelem et donc là que Murray s’est affirmé. Si le tennis britannique a un nouveau prince, nous, nous avons une nouvelle égérie. God Bless Andy.

    Le temps nous manque et tant d’autres joueurs et d’évènements auraient mérité de retenir notre attention. Novak « Inusable » Djokovic patron omnipotent du circuit, Victoria « la nouvelle Reine » Azarenka, Gilles Simon et son odieuse misogynie, l’ATP et son pernicieux calendrier, les honneurs aux retraites des figures Roddick et Ferrero et tant d’autres choses encore. Comme dit l’adage, le cœur a ses raisons que la raison ne peut comprendre. Jamais, il n’aura été aussi vrai qu’en 2012.

    Christopher Buet


    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :