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    Federer Madrid
    Pendant que Rafael Nadal et Novak Djokovic fulminait contre la terre battue bleue de Madrid après leurs défaites, Roger Federer, de retour de vacances, a remporté son 20ème Masters 1000 en carrière. Un succès sur Tomas Berdych qui lui permet de redevenir numéro 2 mondial.
     
    Et si le vrai patron du circuit c’était lui ? La question apparaît pertinente au regard des chiffres des 9 derniers mois. 45 victoires en 48 matches disputés depuis l’US Open 2011, telle est la stat qui accompagne Roger Federer. A 30 ans passé, le Suisse est rarement apparu aussi affuté et confiant dans son jeu et dans la marche à suivre quant à son tennis. D’accord, l’homme aux 16 titres du Grand Chelem n’a plus remporté de Majeurs depuis l’Open d’Australie 2010, il y a déjà deux ans, mais voilà depuis cette défaite en demi-finale du dernier US Open face à Novak Djokovic, Federer laisse transparaitre une impression de facilité déconcertante concrétisé par sa démonstration indoor en fin de saison dernière au Masters de Londres où il concassa Nadal et Djokovic sans sourciller. Cette semaine à Madrid, il aura fait preuve de la même autorité dispensant ses leçons de tennis dont lui seul a le secret. Pour autant cette finale face à Tomas Berdych fut laborieuse.
     
    Federer : « J’ai fait trop d’erreurs […] il en a profité »
     
    C’est que le Tchèque produisit cette semaine à Madrid, un tennis d’une grande précision et d’un très haut niveau. Sans concédé le moindre set, il balaya d’un revers Monfils avant d’écraser un Verdasco tout heureux d’avoir battu Nadal au tour précédent. Seul Del Potro avait réussi à donner la réplique au géant Tchèque usant de ses coups de massue terrible en coup droit, les mêmes armes que Berdych. Mais le Tchèque plus juste et plus entreprenant avait fini par avoir raison de la « Tour de Tanduil ». Un parcours donc sans accroc et engageant pour le 7ème joueur mondial, empli de confiance avant d’affronter Federer. Un capital qu’il allait d’emblée mettre en évidence prenant les devants dès la première manche. Plus incisif, Berdych dominait en puissance le numéro 3 mondial et concluait ce premier set rondement mené sur le score de 6-3. « C’était difficile de trouver mon rythme surtout contre un tel adversaire qui frappe tellement bien son premier coup. Je savais que ça allait être un match très difficile. J’ai fait trop d’erreurs au début de mes jeux de service, il en a profité. C’est lui qui dirigeait la manœuvre. C’était important pour moi de réagir dans le deuxième set. » analysait le Suisse.
     
    Federer a sa main
     
    Et quelle réaction. Balloté comme lors de son premier tour compliqué face à Milos Raonic, l’ancien numéro 1 mondial allait finir par retourner la situation à son avantage. Plus en rythme et donc plus précis dans son jeu, le Bâlois menait la vie dure au tchèque. Coups droits décroisés meurtriers, slice savamment distillé, premier service retrouvé, Federer avait repris le contrôle du match en champion qu’il était. Mais la menace Berdych planait toujours dans l’esprit d’un Federer craintif. Cette peur de la puissance et de la profondeur adverse allait le faire vaciller et comme revenu de nulle part, la tête de série numéro 6 revenait à 5-5 après avoir été mené 3-0 dans cette seconde manche. Le spectacle était superbe, Federer attaquait avec autant de brio que Berdych défendait. Ce fut finalement le second qui craqua en premier. Sur une double faute coupable, il offrait lui offrait la deuxième manche (7-5) et au public de la Caja Magica un troisième set de rêve.
     
    Car loin de baisser de pied le tombeur de Monfils reprenait de plus belle. Dès lors, le match atteignit des sommets entre ses deux attaquants purs. Une ribambelle de coups gagnants illumina la terre battue bleue espagnole avec pas moins de 44 coups gagnants pour l’Helvète contre 42 à Berdych. Mais à ce petit jeu du tout offensif, l’homme aux 6 Wimbledon n’a pas d’égal. Bien que débreaké à 5-3 et alors qu’il servait pour le titre, il conservait son calme et sa sérénité. Comme dans la manche précédente, c’est le Tchèque qui cédait en premier. Après 2h38 d’un combat prodigieux, Roger Federer remportait son 20ème Masters 1000 de sa carrière et rejoignait Nadal, qui détenait seul le record depuis son titre à Monte Carlo. Mais plus qu’un record, il en profitait pour chaparder la deuxième place du classement ATP et revenir à porter du fauteuil qui fut 235 semaines le sien, celui de numéro 1 mondial.
     
    Après 6 semaines de repos, Roger Federer réussi donc un retour tonitruant sur le circuit masculin et prouve que peu importe la surface, la terre ou les éléments, le patron : c'est lui. La saison sur terre battue ne fait que commencer et déjà le spectacle y est grandiose, suite des festivités à Rome, cette semaine.
     
    Christopher Buet

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