• Kristina Mladenovic crée la sensation

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  • Kristina Mladenovic crée la sensation

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    Après plus de 2 heures d’affrontement, Kristina Mladenovic a remporté sa plus prestigieuse victoire sur le circuit en écartant la n°2 mondiale Na Li. C’est la deuxième année consécutive qu’elle passe un tour à Roland-Garros.

    Mladenovic n'en revient pas d'avoir battu Na Li

    C’est un sourire comme elle ne pensait plus en connaître avant quelque temps. Un sourire radieux qui vint illuminer le terne court Suzanne-Lenglen assombri par l’épaisse couche de nuage recouvrant le site de Roland-Garros. Un sourire de celui qui vient saluer les belles victoires, les grandes victoires même car c’est un petit exploit que la Parisienne à réaliser en ce mardi midi. Estampillée « grand espoir » du tennis féminin tricolore au même titre que Caroline Garcia, Kristina Mladenovic avait connu la même malchance que sa compatriote lors du tirage au sort. En effet, le hasard lui avait attribué la tête de série n°2 du tournoi : la chinoise Na Li. Un honneur dont la 103ème joueuse mondial se serait bien passée tant affronter celle qui fut la maîtresse des lieux en 2011 s’apparentait à un aller simple pour la défaite et le retour à la maison prématurée. Un horizon d’autant plus perceptible que Mladenovic n’a jamais brillé Porte d’Auteuil, avec une seule victoire en cinq participations (contre Lauren Davis en 2013, ndlr), et traverse la saison 2014 comme avec déjà 13 défaites pour seulement 4 succès. « Je savais exactement comment la jouer et ce qu'elle n'aimait pas. On sait qu'elle peut commettre des fautes directes côté coup droit notamment. Il fallait mettre du poids dans la balle pour la gêner, et puis elle joue extrêmement vite si on la laisse prendre le jeu à son compte », expliquait la Parisienne après son exploit.

    « J’ai toujours cru en moi »

    Mladenovic exulte

    Une assurance qui s’est manifestée dès l’entame de la rencontre. En réussite derrière sa première, Mladenovic tirait avantage des errances de Li Na et de ses trop nombreuses fautes directes (18 dans le 1er set, 37 au total, ndlr) pour se saisir d’un premier set disputé (7-5). Une débauche d’énergie qu’elle allait payer par la suite. En effet, la Chinoise se réglait à l’entame de la manche suivante. Plus mobile, plus à l’aise dans sa cadence de frappe et plus précise, la lauréate du dernier Open d’Australie refaisait son retard et contraignait sa jeune opposante à s’engager dans un troisième set décisif.

    Cette perte aurait pu affecter Mladenovic et redonner confiance à la n°2 mondiale, c’est pourtant cette dernière qui allait subir la malédiction s’abattant sur le tenant du titre de l’Open d’Australie (Stanislas Wawrinka s’était éliminé la veille, ndlr) et craquer inexplicablement en concédant rapidement le break avant de perdre pied jusqu’à cette ultime balle envoyée en dehors des limites du court. « Quand on est numéro deux, il n'est pas dit que l'on doive gagner tous les matches, c'est le tennis. Aujourd'hui, je n'ai pas réussi à gagner. Peu importe la joueuse que j'aurais affrontée aujourd'hui, j'aurais perdu. Elle n'a pas mis tant de pression que cela sur moi, je l'ai laissée gagner le match (…) Aujourd'hui je n'ai pas suivi mon plan de jeu, j'étais là sur le court et je ne trouvais absolument pas quoi faire», se reprochait-elle sans ménagement après n’avoir réussi à marquer qu’un seul jeu dans ce dernier set (1-6). De son côté, la protégée de Yannick Hesse, pleine de hargne et de détermination durant tout le match, voyait enfin sa saison s’embellir après des mois de tourments l’ayant expulsé au-delà du top 100. « Battre Li Na, n°2 mondiale, et à Roland-Garros ça veut forcément dire énormément. Elle a été titrée en Grand Chelem, je la respecte énormément donc c'est une très grosse victoire pour moi. D'autant plus cette saison où je suis sortie du Top 100 mais ce n'est qu'un chiffre et des circonstances... J'ai toujours cru en moi, je crois en 

    Li Na sort par la petite porte

    moi et je continuerai toujours à croire en moi. C'est ce qui me permet de sortir des matches comme ça et de progresser (…) Je suis très ambitieuse donc ça fait vraiment du bien d'avoir une si belle victoire », savourait la Française qui venait de s’échiner pendant près de 2 heures et 4 minutes. Heureuse de sa performance, sa première victoire contre une joueuse appartenant au top 5, Mladenovic conservait toute sa lucidité et espérait « être au niveau pour la suite ». En boutant hors du tournoi la n°2 mondiale, la native de Saint-Pol-sur-Mer s’est ouvert de belles perspectives dans un tableau aux équilibres bouleversés. Et si le sourire ne la quittait plus dans sur cette terre qui l’a si souvent abattue…

    Christopher Buet


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  • Garcia enfouie sous sa serviette

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  • Caroline Garcia en pleurs

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    Condamnée à disputer un premier tour particulièrement périlleux, Caroline Garcia s’est effondrée sous la pression face à Ana Ivanovic (1-6 3-6). A 20 ans, la Française quitte prématurément Roland-Garros.

    Garcia enfouie sous sa serviette

    L’arène est silencieuse, froide comme une nuit d’hiver et sombre sous ce manteau grisâtre qui tapisse le ciel parisien. Au centre, Caroline Garcia se cache, une serviette sur la tête comme un voile tombé sur sa réussite printanière. L’ambiance est morose en cette triste après-midi à l’intérieur de ce Philippe-Chatrier creux et austère. En quittant sa chaise, la jeune joueuse de 20 ans dévoile son visage où se lit la plus immense des détresses. Rougis, ses yeux brillent et laissent s’échapper des larmes. Déjà deux jeux plus tôt, lors du précédent changement de côté, la tricolore avait laissé transmettre tout son désarroi le regard dans le vague et l’esprit absent. Là, à 1-6 1-4 en faveur d’Ana Ivanovic, l’émotion est irrépressible, terriblement douloureuse. Programmée sur le plus grand court de Roland-Garros pour son entrée en lice dans le Majeur français, Caroline Garcia sait qu’elle est en train de passer à côté de son sujet, qu’elle est en train de se fourvoyer, tétanisée par la pression de l’événement. « Depuis deux semaines, il y a plus de pression autour de moi, c'est sûr. Et je n'arrive pas à être la personne que je suis vraiment. Et parfois c'est mieux quand tu sens que tu as du stress. C'était plus inconscient qu'autre chose. Là je n'ai pas réussi à le gérer », confessera-t-elle après la rencontre.

    Le tracteur de l’ocre

    Ivanovic en toute sérénité

    Excellente surprise des derniers mois, Caroline Garcia nourrissait les espoirs les plus fous dans le cœur des suiveurs du circuit et du peuple français en mal de championnes surtout depuis le brusque départ à la retraite de Marion Bartoli l’été dernier. Aux côtés d’Alizé Cornet, elle devait porter haut les couleurs de la France. Une tâche pas si évidente après le tirage au sort de la semaine passée qui lui avait promis une entrée en matière pour le moins indigeste avec la Serbe Ana Ivanovic, 12ème mondiale et victorieuse sur la terre battue parisienne en 2008. « Je m'attendais à un match très difficile parce que, ces derniers temps, elle a obtenu de bons résultats sur terre battue. C'est la première fois que je dispute un match contre elle. J'étais dans l'inconnu. Je m'en suis tenue à la tactique que j’avais décidée avec mon entraîneur », révélait Ivanovic après son succès.

    Une prudence salutaire pour la Serbe qui allait rapidement mettre sous l’éteignoir une Caroline Garcia loin de son niveau affiché depuis quelques semaines. Tenaillée par la pression, cette dernière peinait à développer son tennis et multipliait les fautes directes jusqu’à en totaliser 21 sur la seule première manche. Beaucoup trop pour espérer quoi que ce soit contre une joueuse du calibre d’Ivanovic, qui s’adjugeait le set (6-1). Hors du coup, Garcia tentait alors de refaire surface à l’amorce du second acte. Si elle concédait le break d’entrée, elle parvenait à prendre la mise en jeu de son adversaire dans la foulée. On aurait pu 

    Garcia n'y est pas

    croire dès lors qu’elle allait enfin donner la réplique mais ce sursaut allait rester sans suite. « J'étais un peu bloquée, coincée au sol. Je n'arrivais pas à décoller les pieds du sol. En plus, contre Ivanovic, cela va vite. Il faut être rapide sur les jambes et bien enchaîner. Mais j'étais un vrai tracteur », ne se cachait pas l’héroïne du dernier week-end de Fed Cup. En effet, Caroline Garcia n’y était pas en cette morne après-midi de mai. Lente, incapable de tenir l’échange et abandonnée par son service (40 % de 1ère balle), elle lâchait prise sur un ultime ace extérieur d’Ivanovic, son second, symbole de l’impuissance de la tricolore face à la régularité et la qualité serbe (6-1 6-3). « Aujourd'hui, voilà, c'était peut-être un mal pour un bien, peut-être too much pour moi. Je vais conserver le plus que je peux de cette expérience », concluait finalement Garcia, pressée d’effacer ce mauvais souvenir et de revenir prouver à son public de Roland-Garros qu’elle a l’étoffe d’une championne, à même d’embraser le Philippe-Chatrier, glaciale forteresse en mal d’héroïnes.

    Christopher Buet


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