• Le podium de rêve (Shiffrin-Schild-Riesch)

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  • Marlies Schild au sommet

    En remportant le 35ème slalom de sa carrière en Coupe du Monde à Lienz, Marlies Schild est devenue la skieuse la plus prolifique de la spécialité au profit de Vreni Schneider. Il ne manque désormais plus que l’or olympique à la besace de la légende autrichienne de 32 ans.

    Soudain une clameur s’est échappée de l’ère d’arrivée de Lienz. Alors que Mikaela Shriffin venait de passer la ligne et d’achever sa deuxième manche, le public autrichien avait compris que « Sa » fille venait de réaliser l’exploit qu’ils entendaient tous, celui que tout le monde lui promettait depuis maintenant deux à trois ans, depuis qu’elle avait apposé son règne au milieu des piquets. Après 10 ans de chasse tout schuss, Marlies Schild venait déposer sur le bord de la piste la Suissesse Vreni Schneider et ses 34 succès en slalom en Coupe du Monde. « Je ne m'y attendais pratiquement plus. La première manche n'a pas été bonne pour moi. Ensuite, j'ai essayé de skier de façon plus fine et plus intelligente, d'être bien sur le tracé. J'ai juste tenté de laisser parler le ski sur le mur final. Ça a plutôt bien fonctionné ! », tentait d’analyser la championne autrichienne toute sourire.

    Schild survole les débatsLa glisse hasardeuse de Shiffrin

    Une tactique qui a plutôt bien fonctionné mais dont le résultat ne dépend pas totalement. En effet, Marlies Schild ne s’était pas trompée en en avouant être passé à côté de sa première manche. Dimanche matin, la native de Saalfelden ne glissait pas comme à son habitude sur la neige de Lienz et laissait s’envoler ses rivales. Sixième à l’issue de ce premier acte, il accusait pas moins de 69 centièmes de retard sur la jeune prodige américaine Mikaela Shiffrin.  Un matelas qui n’aura donc pas suffi pour une championne du monde qui parut incapable de hausser le rythme dans une seconde manche piégeuse qui éjecta Maria Pietilae-Holmner (SUE)et Kathrin Zettel (AUT), respectivement 2ème et 3ème à l’issue de la manche inaugurale. « Je n'ai pas trouvé le rythme en seconde manche. A l'entraînement, j'essaie toujours d'être à fond du début à la fin, je n'y suis pas arrivée aujourd'hui en course », se désolait la détentrice du petit globe de cristal de la spécialité.

    Un petit souci de performance qui faisait les affaires et le bonheur de Marlies Schild qui au prix d’une seconde manche magnifique (41 centièmes d’avance au final, ndlr) signaient ainsi son troisième podium consécutifs et surtout sa deuxième victoire de rang en Coupe du Monde après celle décrochée deux semaines auparavant à Courchevel, dans une course marquée par la sortie de piste de Shiffrin et la blessure au genou de Tessa Worley. « Lienz, ce n'est pas très loin de mon village d'origine, et c'est naturellement spécial. C'est génial pour moi d'avoir gagné une quatrième fois, ici, après 2005, 2009 et 2011. Je pense que l'on n'a pas besoin d'en dire plus », savourait-elle.

    Rendez-vous à Sochi

    Cette nouvelle victoire qui la propulse encore un peu plus dans la légende du ski autrichien et mondial marque surtout le retour au premier plan de la skieuse de 32 ans, reine despotique entre les piquets durant deux hivers fauchée l’an dernier par une terrible blessure au genou. « Je ne savais pas si je pourrais refaire du ski de compétition. J’ai dû reprendre en faisant de petits pas », soufflait-elle. Après une année de galère à courir contreMikaela Shiffrin et Marlies Schild la forme et ses sensations, Marlies Schild a retrouvé la trace victorieuse qu’elle avait empruntée depuis maintenant 10 ans. Plus qu’un succès ou un record, ce week-end marque aussi le début de la dernière quête de l’Autrichienne. « Evidemment, je la veux. C’est énorme et c’est la seule chose qui me manque », concède la compagne de Benjamin Raich à l’évocation de cette médaille d’or olympique qui la fuit depuis 2006.

    En effet, à Turin (Italie), elle n’avait rien pu faire face à l’ogresse Janica Kostelic et sa compatriote Nicole Hosp. Pas plus que quatre ans plus tard, quand elle dût se contenter de l’argent derrière l’Allemande Maria Riesch (troisième du slalom à Lienz, ndlr). Affublée de cette étiquette de skieuse impériale toute la saison mais fragile sur les courses d’un jour (elle dut attendre 2011 pour être sacrée championne du monde après deux médailles d’argent en 2003 à Saint-Moritz et en 2007 à Äre, ndlr), Marlies Schild entame le dernier chapitre de sa course vers le titre olympique.

    Toutefois, la route s’annonce encore extrêmement accidenté pour la quadruple vainqueur du Globe de Cristal de la spécialité (2007, 2008, 2011 et 2012). Bien que battue sur ses deux dernières sorties en slalom, la pétillante princesse blanche de Vail  entend répliquer à son aîné. Le duel entre les deux jeunes femmes ne fait que commencer et promet déjà de placer le slalom olympique féminin comme l’un des immenses rendez-vous de la quinzaine russe (du 7 au 23 février prochain).

    En attendant, à Lienz, Marlies Schild a revêtu ses habits de souveraine. Dans le Tyrol, la Reine sur la montagne a assis, de second, son règne entre les piquets et forgé un peu plus sa légende enneigée.

    Christopher Buet


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    A l’heure où la planète du football s’est arrêtée pour les festivités de Noël, l’Angleterre nous offre le « Boxing Day ». Une journée de jeu exceptionnel, portail vers une quinzaine d’excès et de spectacle comme seul le Royaume de sa Gracieuse Majesté peut en offrir.

    La question ne se pose même plus tant la tradition est entrée dans les us et coutumes du peuple britannique. Comme chaque année en cette fin décembre, hommes, femmes et enfants se sont donné rendez-vous au stade, à la maison ou au bar pour assister à l’un des spectacles les plus ahurissants et les plus réjouissants du sport professionnel. Un événement ne répondant à aucune rationalité : le « Boxing Day ». Bien plus qu’une journée de sport, il s’agit d’une communion grandiose héritée de l’histoire même de la nation britannique. Un symbole qui contribue à la légende du sport outre-Manche.

    Tradition quand tu nous tiens

    Sheffield-FC créé en 1857Alors que Noël s’est achevé dans la soirée du 25 décembre, Anglais et anglo-saxons poursuivent les festivités une journée supplémentaires avec le fameux « Boxing Day ». Cette vieille tradition est un héritage à l’origine nébuleuse et qui remonterait au Moyen-Age, quand les marins anglais embarquaient sur leur bateau une boîte scellée, dite porte-bonheur, dans laquelle était stockée leur obole (monnaie de l’époque). Si le voyage se passait bien, le précieux coffre était alors offert à la paroisse qui était chargé de redistribuer l’argent aux plus pauvres.

    Une autre version veut que le « Boxing Day » ait été inventé par les familles de notables possédant du personnel de maison. Ainsi, au lendemain de Noël, ces dernières autorisaient leurs employés à observer une journée de repos afin de pouvoir la passer en compagnie de leurs familles respectives, emportant avec eux une boîte remplie des mets non consommés de la veille. Qu’importe l’origine, le « Boxing Day » se veut une journée de partage et de communion qui a très vite intégré la culture populaire au point de se démocratiser.

    « J’adore cette journée »

    Sport populaire par excellence, le football n’a pas manqué d’assurer la pérennité de cette tradition. Mais plutôt que de chômer, les acteurs du ballon rond ont opté pour une autre forme de don. Si les employeurs ont offert ce jour comme férié aux travailleurs, les footballeurs ont choisi de jouer à cette période de l’année afin de permettre à toute la famille de se réunir au stade pour aller voir jouer son équipe favorite. « C’est quelque chose d’assez excitant. Il y a deux points de vue : celui de l’homme et celui du joueur. En tant que joueur, il y a un tel engouement que tout le monde attend le Boxing Day. Ça se passe en famille ou entre amis, dans les pubs ou au stade », explique Romain Vincelot  à RMC qui va vivre cette journée un peu particulière avec son club de Leyton Orient en League One (3ème division anglaise).

    Jouer un 26 décembre est une contrainte importante car elle signifie pour les joueurs de s’abstenir en ces périodes de fêtes et de tentation. Pour autant, cette tradition, dont l’origine remonte à 1860 et une rencontre interclub entre Sheffield FC et Hallam FC, probablement le premier match de football de l’histoire bien que les équipes comptaient à cette époque 16 joueurs chacune, fait le bonheur de nombreux personnes à l’image de Jose Mourinho. « J’adore cette journée. Je ne joue pasLuis Suarez et Liverpool en course pour le titre bien sûr, donc c’est plus difficile pour les joueurs que pour moi, mais c’est un moment fantastique. Je me sens fier de travailler le Boxing Dayet de donner aux gens ce qu’ils attendent », témoigne le manager de Chelsea, qui revient en Premier League après 1 année en Italie (Inter Milan) et 3 autres en Espagne (Real Madrid). « Je le vois comme une chance d’être protagoniste d’un spectacle. Pour les clubs, le Boxing Day est une rentrée d’argent super importante. Les dirigeants espèrent tous avoir le Boxing Day à domicile car il y a encore plus de monde », renchérit Romain Vincelot.

    4 matches en 12 jours

    En cette saison 2013-2014, le « Boxing Day » sera marqué par un duel Rouge et Bleu comme si souvent ces dernières années. Point de chelsea ou d’Arsenal ou encore de Manchester United, cette fois l’affiche opposera Manchester City à Liverpool. Le troisième accueillant le leader et surtout les 2 meilleures attaques du pays l’une face à l’autre (42 buts pour les coéquipiers de Luis Suarez contre 51 aux hommes de Manuel Pellegrini). Cette affiche, au-delà de son attrait sportif certain entre les deux équipes les plus enthousiasmantes outre-Manche, revêt un intérêt plus symbolique. En effet, sur les 4 dernières années, tous les leaders à Noël sont parvenus à soulever le trophée en fin de saison. Il faut remonter à 2008-2009 pour trouver trace d’un accroc pour le champion des fêtes. A cette époque le Liverpool de Rafael Benitez s’était fait coiffer au poteau par le rival honni de Manchester United.

    Outre ce choc, la Premier League sera l’occasion d’un petit derby londonien entre West Ham et Arsenal, avec des Gunners qui auront à cœur de se ressaisir après  3 matches sans victoire et la perte de leur fauteuil de leader pour la première fois depuis fin septembre. Réaction attendue donc face au 17ème du Championnat. Dans un autre genre, Newcastle et sa colonie de français (contre Stoke City), Everton (face à Sunderland) et Tottenham (contre West Bromwich Albion) vont chercher à maintenir leur rythme pour continuer à rêver d’Europe voire de titre. « Le niveau du Championnat n’a jamais été aussi relevé », interpelle Arsène Wenger qui en a vu passer des hivers depuis son arrivée en 1996 sur les bords de la Tamise.

    Quoiqu’il en soit, ce « Boxing Day » ouvre une période dingue qui verra les équipes disputer 4 matches en l’espace de 12 jours, dont 3 jusqu’à mercredi. Qu’on se le dise, seul l’Angleterre peut proposer pareil spectacle à pareille période de l’année. Thank you England.

    Christopher Buet


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