• Yannick Agnel à genoux

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  • Yannick Agnel, médaille d'or du 200m

    Après le titre mondial de Yannick Agnel sur 200 m mardi soir, sa mère Elisabeth raconte comment son fils a failli arrêter la natation et sa joie de l’avoir récupéré bien dans sa tête.

    La joie est intense, presque soulagée. Dans les travées du Palau Sant Jordi, Elisabeth Agnel baigne dans la félicité et célèbre le triomphe de son fils prodige Yannick, qui a écrasé le 200 m nage libre des Championnats du monde, quelques instants plus tôt. Si Elisabeth, et son T-shirt marqué du « G » d’Agnel (toute la famille portait une lettre pour reconstituer le nom familial, ndlr), est si heureuse, c’est aussi parce qu’elle savoure d’avoir récupéré son fils, le vrai. « J’ai retrouvé mon Yannick… C’est comme une renaissance », lâche-t-elle au Parisien.

    La réflexion interroge : Yannick Agnel était perdu ? N’était-il pourtant pas champion olympique l’an dernier à Londres sur 200 m et la nouvelle étoile de la natation tricolore et mondiale ? « A Londres, il était physiquement prêt à 150 % et mentalement en retenue. Ici, c’est le contraire », note la mère. « Je suis arrivé lunettes sur le front en faisant coucou à ma famille (…) J’ai kiffé cette course », s’amuse le fils.

    « Il partait la boule au ventre à l’entraînement »Agnel, sortant de la piscine après son 200m victorieux

    A Barcelone, Yannick Agnel s’est transformé, plus ouvert, plus expressif, plus joyeux. « Je suis tellement bien dans ma peau », confie le champion du monde du 200 m. Cette nouvelle mentalité, Elisabeth sait qu’elle vient du départ de son fils pour les Etats-Unis. « Quand je suis arrivé à Baltimore, je l’ai vu serein. Et ça faisait trois ans qu’il ne l’était plus. Il a été surpris par l’accueil tant sur l’entraînement que sur la chaleur humaine, même si le terme ne plaît pas à certains », déclare-t-elle.

    Sans le nommer, Elisabeth Agnel met en cause Fabrice Pellerin. « Je n’enlèverai jamais rien à la qualité technique des entraînements de Fabrice (…) Mais il y a aussi l’aspect psychologique », explique-t-elle. Cet aspect, Pellerin l’a volontairement occulté tout au long de sa collaboration avec Yannick entre 2006 et 2013. Or ce manque a failli briser le nageur. Sa mère se souvient de cet épisode où son fils a voulu tout abandonner: « Le jour où j’ai perdu ma maman, il est revenu et m’a dit: ‘J’arrête. Nager, c’est toute ma vie mais je ne veux plus nager dans ces conditions’ » « C’était une nécessité de rompre. Il était vital, et je pèse mes mots, de partir. Il ne dormait plus, il ne mangeait plus, il partait la boule au ventre à l’entrainement », rajoute-t-elle.

    Pour tout ça, Elisabeth Agnel irradie de bonheur, de ce bonheur que redécouvre son fils. Ce dernier, lui, refuse de parler du passé et voudrait juste « qu’on puisse se serrer la main (avec Fabrice Pellerin) et se souhaiter bonne chance… »

    Christopher Buet


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  • Bousquet-Manaudou

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  • Florent Manaudou et Frédérick Bousquet

    Qualifiés pour la finale mondiale du 50 m papillon, Florent Manaudou et Frédérick Bousquet se connaissent par Laure, célèbre soeur du premier et mère d'une petite Manon avec le second. Une relation qui crée émulation et performances. 

    Bousquet-ManaudouL'image est passée à la postérité. Dans un même mouvement, Jérémy Stravius et Camille Lacourt allongent leur bras pour toucher en simultané le mur d'arrivée. Premiers ex aequo. Sans jamais en avoir rêvé, les deux compatriotes se parent d'or ensemble et deviennent champions du monde du 100 m dos

    Ce dénouement insensé des Mondiaux de Shanghai, Florent Manaudou et Frédérick Bousquet en rêvent. « Je voudrais vraiment finir champion du monde ex aequo avec Fred », s'enthousiasmait Florent dans L'Equipe en avril dernier. "Ce serait un truc de 'ouf'! Là je pense que je peux m'arrêter direct! C'est le but", renchérit Frédérick. 

    Dans l'antre du Palau Sant Jordi de Barcelone, ces deux nageurs de générations différentes (22 ans pour Florent, 32 ans pour Frédérick), ont l'occasion, ce lundi soir, de toucher à leur but, en finale du 50 m papillon de ces Mondiaux 2013.

    Laure pour trait d’unionFrédérick Bousquet

    La relation qui unie Florent Manaudou à Frédérick Bousquet dépasse le simple cadre de l’amitié. S’il existe, aujourd’hui, entre les deux hommes une forme de respect mêlée de complicité - « Il m’a donné envie de nager depuis Sydney en 2000 » confie à BFM TV, le cadet empli d’admiration – le binôme est très récent. Avant, ils ne s’adressaient que peu la parole. « On ne se voyait pas énormément. Et Flo est quand même d'un naturel assez timide. Du coup, on se retrouvait pendant les compétitions, et ce n'était pas le moment le plus facile », explique Bousquet dans La Provence.

    Il faut attendre 2009 pour que le contact s’établisse réellement. « Quand ma sœur (Laure Manaudou, ndlr) a décidé de se mettre avec lui, il est devenu mon beau-frère avant tout », indique Florent, devenu depuis l’oncle de Manon, née en 2010 et fille de Laure et Frédérick, au quotidien sudiste. Ce n’est que fin 2011 qu’ils font vraiment connaissance. Alors licencié à Ambérieux, le champion olympique du 50 m nage libre rejoint le Cercle des nageurs de Marseille où s’entraîne Bousquet. Dès lors, ils ne se sont plus quittés.

    Histoire de complémentarité

    Florent ManaudouSi les deux hommes s’apprivoisent rapidement au point de faire chambre commune, c’est parce qu’ils y trouvent un bon équilibre. « Nous sommes très différents mais c’est ce qui fait notre force. On se pousse sur nos faiblesses et, de ce fait, on devient meilleurs. Nous essayons de nous pousser au maximum. Je suis plus laxiste alors que Fred est très professionnel », remarque Florent.

    Là où le jeune apprend la rigueur, l’ancien redécouvre l’insouciance. « Il me fait retrouver mes 20 ans. Florent me permet de me décontracter », apprécie Bousquet sur BFM TV. A cette relation, l’ancien nageur d’Auburn (USA) y voit un autre aspect positif: l’émulation. « On ne pense pas à l’adversité jusqu’au moment où nous nous retrouvons côte à côte sur les plots. On préfère outrepasser le fait que l’on est adversaires. Nous sommes dans une dynamique où chacun tire l’autre vers le haut. On s’aide à aller de plus en plus vite », note le vice-champion de France du 50 m papillon.

    Un équilibre précaire?Manaudou-Bousquet

    A être trop fusionnelle cette relation pourrait jouer des tours aux deux nageurs. « J’ai peur que cela prenne une mauvaise tournure. Il va falloir qu’on arrive à le gérer. C’est quelque chose de nouveau qui ne doit pas devenir malsain et que cela nous tire vers le haut, pas que cela provoque de la jalousie et des tensions », craint Fred Bousquet en référence à la pression médiatique qui aime à opposer les sportifs. « L’équilibre de l’amitié, de la fratrie, de la concurrence, de la rivalité, est tellement fin », confirma leur entraîneur Romain Barnier en conférence de presse avant la compétition.

    Pour l’heure, aucune tension n’est à signaler et c’est de concert qu’ils se sont qualifiés pour la finale du 50 m papillon. « J’aborde ces événements avec plus de passion. Je ne pense plus trop à la pression qu’il peut y avoir », révèle Bousquet, 4e temps des demi-finales (22’’93) plus à son avantage que Manaudou (7e en 23’’15). « Je suis un peu en retrait ligne 1, j'espère faire un hold-up », annonce ce dernier. Au nom de Laure et pour l'or.

    Christopher Buet


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