• Benzema dépité

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  • Benzema dépité

    Passé l’illusion d’un classement avantageux, la France a retrouvé la triste réalité qui est la sienne. Trop limitée et trop peureuse, elle a plié devant la froide maîtrise espagnole. Le Brésil s'éloigne.

    But Pedro (France-Espagne)

    A croire qu’ils ne retiendront jamais la leçon. D’accord, l’équipe d’Espagne constitue ce qui se fait de meilleur en termes de football depuis maintenant près de 5 ans. D’accord, les champions du monde sont passés maître dans l’art du pressing et de la conservation du ballon au point de réinventer à sa sauce le mortel catenaccio (ndlr : Dans les années 1960, Helenio Herrera fut l’apôtre de cette philosophie voulant que son équipe prenne un but de moins que son adversaire, en opposition à la philosophie prônée durant la décennie précédente, à savoir marquer un but de plus que l’adversaire et dont la Hongrie de Puskas fut la plus fidèle exécutante) et de broyer mentalement ses adversaires. D’accord, l’Espagne avait retrouvé l’ensemble de ses forces vives avec les retours de Xavi ou Xabi Alonso pour raviver le cœur du jeu ibérique. Mais comment expliquer autant de soumission, de renoncement et d’apathie ? Les Espagnols avaient cru bon de rappeler après leur faux pas de vendredi face à la Finlande (0-1) que le match en France serait compliqué pour la simple et bonne raison que les champions du monde 1998 sont « une grande équipe ». Des mots que tous dans l’Hexagone savourait, autant qu’une situation comptable inespérée (ndlr : une avance de 2 points). Mais voilà, la réalité du terrain recèle la seule vérité qui convient de prendre en compte et en cette soirée du 26 mars, la France a clairement montré le chemin qui lui reste à parcourir pour devenir cette grande nation du football que les nostalgiques croient toujours qu’elle est.

    Les jeunes en exemple

    Pogba-Varane

    Dans l’éternel frigo que constitue le Stade de France, les Bleus auront tenté durant quelques minutes de montrer à leurs adversaires qu’ils pourraient le contester. Un peu de pressing et de la densité physique, voilà peu ou proue la recette que proposaient les « chefs » du Groupe I. Une alliance qui faisait déjouer des Espagnols anormalement imprécis et abusant de longs ballons, tels des bouteilles à la mer envoyées en direction de Villa et Pedro. Puis, la pression se liquéfia au rythme des passes espagnoles. En grande illusionniste, la Roja ressortait son costume de prestidigitateur et fit disparaître le ballon. Ce dernier allait finalement réapparaître dans le but d’un Lloris, trop juste, peu avant l’heure de jeu. En spectatrice assidue et en victime consentante, la France assistait au spectacle, cette douce et hypnotique symphonie de passes. Les traits sont exagérés car les Bleus auront eu des (maigres) occasions comme ce face-à-face mal négocié par Franck Ribéry, ainsi que sa frappe juste à côté du cadre en fin de match ou encore l’action où Varane ne put reprendre le ballon à 2m du but espagnol, mais il faut convenir de la prestation plus que poreuse des hommes de Didier Deschamps.

    A bien y regarder, les satisfactions sont bien peu nombreuses côté tricolore et pourraient se résumer à deux joueurs : Varane et Pogba, deux joueurs qui vivaient leur deuxième sélection avec les A et dont le plus vieux accuse…20 ans. A l’image de ce qu’il produit avec le Real Madrid, Raphaël Varane s’est montré solide et d’une grande propreté durant toute la rencontre. De son côté, Paul Pogba a abattu un gros travail devant sa défense parvenant à couper de nombreuses lignes de passes avant de finalement commettre deux fautes bêtes et d’obtenir un carton rouge discutable. Des performances réjouissantes auxquelles il faut associer la volonté de Franck Ribéry seul français à provoquer sur le front de l’attaque et l’activité de Blaise Matuidi. Pour le reste, le spectacle ne fut guère emballant.

    SOS Fantôme Benzema…

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    Peu de satisfactions et donc beaucoup de déceptions ; à commencer par Karim Benzema. Muet en équipe de France depuis plus de 1 000 minutes et le 5 juin 2009 lors d’un match amical contre l’Estonie (4-0), le Madrilène nous a proposé un remake de Casper, dans lequel il tenait le rôle du gentil petit fantôme, le sourire et la sympathie en moins. Dans ce pré vert, le Merengue est apparu perdu, noyé dans cet océan herbeux. Incapable de se mettre en bonne position et de défier comme il se doit des défenseurs qu’il côtoie à l’année (ndlr : Sergio Ramos évolue comme lui au Real Madrid et Gerard Piqué joue au FC Barcelone), l’ancien lyonnais a également pêché dans le travail défensif. Alors que la France aurait eu bien besoin de lui pour harceler l’arrière garde de la Roja, il n’a pas daigné faire les efforts. Pas à son avantage sur le terrain, il affichait même une vraie désinvolture après la rencontre. Une façon pour lui de se protéger ou un réel manque de discernement ? Une chose est sûre, le mal Benzema est profond. Alors même s’il jouit d’un crédit sans borne aux yeux du staff et des joueurs, il serait tout de même bon de prendre des mesures (l’exclure de la sélection ?) sous peine de continuer à voir errer longtemps le fantôme d’un passé envolé.

    Outre l’avant-centre tricolore, Mathieu Valbuena a paru bien démuni, lui aussi, face à nos voisins espagnols. Dynamiteur de l’équipe lors du match aller au Vicente Calderon, le Marseillais qui porte la sélection depuis quelques matches n’a jamais eu l’influence espérée. Trop isolé sur son côté droit et surtout trop éloigné de Ribéry, il a connu de grosses difficultés à s’exprimer. D’autant qu’il n’a pas été aidé par son partenaire dans le couloir. Positionné sur le flanc droit de la défense, Christophe Jallet a manqué de justesse malgré un match relativement sérieux. Offensivement inefficace, le Parisien s’est fait surprendre sur le but espagnol puisqu’il laisse s’échapper Monreal. Il convient également de ne pas oublier Patrice Evra, jamais en rythme et en phase avec ses coéquipiers, au même titre que Yohan Cabaye dont on oublia presque la présence jusqu’à son remplacement en seconde période.

    …Deschamps ne répond plus

    Si le terrain a apporté son lot de déceptions, il faut dire que les 11 acteurs bleus n’ont guère pu compter sur un metteur en scène inspiré et inspirant. Formidable meneur d’hommes, Didier Deschamps avait remisé son costume de général au fond d’un placard poussiéreux (à moins qu’il ne l’est oublié dans le vestiaire du Vicente Calderon) pour enfiler celui du couard, de la petite créature apeurée et craintive. En effet, l’ancien entraîneur de l’Olympe de Marseille a étonné par son management et son manque d’initiative. Qu’il ait mis en place une tactique particulière avant la rencontre paraît normal, ce qui l’est moins, c’est son absence de réaction et son manque de clairvoyance quand il fallut se rendre compte que son plan ne fonctionnerait pas. Renouveler sa confiance à Benzema est une chose mais c’est ce confiner à l’aveuglement hébété que d’ignorer les appels plaintifs de son attaquant. Puis quand enfin il céda aux lamentations silencieuses du Madrilène, ce fut pour envoyer sur scène Moussa Sissoko. Petit rappel, à cet instant précis, la France venait d’être réduite à 10 mais était surtout menée 0-1, depuis que Pedro avait trompé la vigilance de l’arrière garde tricolore à l’heure de jeu. « Il fallait rééquilibrer l’équipe » arguera après coup le sélectionneur. Rééquilibrer quand il faut chercher le déséquilibre pour surprendre l’adversaire, un concept bien étrange.

    Le remplacement de Cabaye par Menez, plus tôt dans le match, est sujet à quelques questions également. Si le fait de sortir le métronome de Newcastle paraissait judicieux, pourquoi se charger du poids d’un artiste reconnu autant pour ses fulgurances que pour son absence totale d’implication dans la tâche défensive. A nouveau étrange quand il s’agit de venir perturber le récital de l’orchestre espagnol. Enfin, le coup de grâce est intervenu en toute fin de match. Le quatrième arbitre venait d’annoncer le temps additionnel que Deschamps appela Olivier Giroud. L’avant-centre d’Arsenal dont le jeu en déviation aurait pu s’avérer salutaire pour la France, ne se voyait gratifier que de 2 maigres et inutiles minutes de jeu. Que voir dans ce changement ? Un oubli du sélectionneur ou un message envoyé à l’ancien meilleur buteur de la Ligue 1 ?

    Deschamps

    Toujours est-il que certaines décisions apparaissent bien troubles et devront trouver vite des réponses. Si Deschamps a trouvé en Pogba et Varane les garants d’un futur possiblement festif, il a également inquiété par une direction artistique des plus douteuses. Qu’on se le dise, la couardise et la méprise ne récoltent que ce qu’elles méritent.

    Christopher Buet


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  • Paire-Llodra

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  • Paire Miami

    Alors que le tennis français dispose de toutes les armes pour imposer le respect, ce dernier en a décidé autrement. Plutôt que de chercher la voie de l’excellence, il s’évertue à sombrer dans l’indigence, à l’image du duo Paire-Llodra ou de la brouillonne Bartoli.

    Paire

    Il faudra donc encore attendre pour assister au printemps du tennis tricolore. Alors que le soleil transperce petit à petit le lourd manteau nuageux qui avait recouvert le ciel durant l’hiver et que les fleurs commencent à s’éveiller, les représentants du tennis français ont semble-t-il décider de retarder quelque peu l’embellie. En effet, à Miami, trois d’entre eux ont jeté un voile ténébreux et nauséabond sur sa situation. Même si les cas de figure et les raisons divergent, l’effet n’en demeure pas moins identique.

    Les vacances scolaires viennent de s’achever alors Benoît Paire et Michael Llodra ont décidé de faire comme les enfants et de se chamailler. S’ils se sont bien retrouvés face à face sur un court de tennis, leur opposition eut pourtant l’air d’une bagarre de court d’école aussi puérile que stupide. D’un côté le grand roublard qui se défend de tout, noble et vertueux (en apparence) et de l’autre le petit orgueilleux, impulsif et naïf. Une petite provocation du premier, une réplique du second et voilà, les éléments vous offrant un acte théâtrale ridiculement honteux. La scène a pour cadre le premier tour du Masters 1000 de Miami. Sur le court, Benoît Paire, espoir encore fragile du tennis français, rencontrait dans un choc des générations le vieux briscard Michael Llodra. Tout se déroulait sans encombre pour l’Avignonnais qui parvenait à s’emparer du service de son adversaire pour mener 3-0 au changement de côté. Ce fut à cet instant précis que le match dérapa et que le ton monta entre les deux opposants. Croisant son cadet, Llodra lui adressa une petite remontrance, un conseil si l’on en croit sa version. « Ne commence pas à mettre la pression sur l’arbitre (référence à une annonce tardive du juge arbitre sur une double faute de Llodra à 1-0, 30-0, suite à laquelle Paire s’était fendu d’un geste d’agacement). Ne te comporte pas comme un petit merdeux, comme contre Gilles (Simon à Indian Wells). » relate le Parisien. Des propos que n’a guère goutés Benoît Paire qui ne se faisait pas prier pour rembarrer son compatriote. « Je t’emmerde » aurait ainsi répliqué le 38ème joueur mondial selon Llodra (ndlr : d’autres sources indiquent que les termes du natif d’Avignon auraient été : « mange-merde »). Ce dernier poursuit son plaidoyer. « Mon idée était de calmer le truc tout de suite. Ce n’était pas insulte. Jamais, je ne lui ai dit qu’il était un petit merdeux. » assure-t-il. Des propos contradictoires qui cachent sans doute autre chose.

    « C’est quelqu’un de faux »

    llodra

    En effet, Michael Llodra, quoiqu’il en dise, n’est pas né de la dernière pluie et s’avère rompu à ses jeux de dupes qui prennent tournure sur les courts du monde entier. A 32 ans, il sait qu’un match se gagne autant dans la tête qu’avec une raquette à la main. Aussi, il n’est pas sans connaître la friabilité du mental d’un joueur comme Paire, sujet à de (trop ?) nombreux accès de colère à la moindre contrariété. Dès lors, il paraît évident pour le protégé de Laurent Zimbler qu’il s’agissait d’une tactique de la part du 65ème joueur mondial. « Il m'a clairement et sciemment insulté, en me traitant de pleureuse et de petit merdeux (…) Ce n'est pas quelqu'un de bien. C'est quelqu'un de faux qui est prêt à tout pour gagner un match. » assure Paire. Ce dernier avait d’ailleurs du mal à comprendre l’attitude qui fut celle de son aîné durant l’ensemble de la rencontre. Car cet accrochage allait trouver son prolongement tout au long de la partie. « Dès que je lui demandais des explications, il me répondait : ‘’Ferme ta gueule, j'ai huit ans de plus que toi, tu me dois le respect’’. Je ne suis pas son chien, il n'a pas à me parler comme ça. C'est inacceptable. » enrage-t-il. Malheureusement pour lui, le piège tendu par son adversaire va se refermer sur lui. Perturbé, Paire va peu à peu perdre le fil d’un match qu’il maitrisait jusqu’à 4-1 en sa faveur. Gangréné par les propos et l’attitude de son adversaire du jour, il le voyait finalement lui subtiliser la première manche dans un tie-break où il eut pourtant 5 chances de conclure. Llodra venait de réussir son coup d’autant que le second set allait se transformer en une tranquille promenade, Paire se désintégrant. Après 1h12 de supplice, Paire abdiquait (6-7 2-6), s’en allait serrer la main de l’arbitre avant d’oublier sciemment de saluer Llodra et de quitter le court sous les huées d’une foule incrédule. Ne décolérant pas, Paire se fendra d’une dernière saillie « C’est pas compliqué, je ne lui parlerais plus jamais. » avant que Llodra ne clôt les hostilités. « Dans des matches comme ça, il a deux solutions : soit on se monte le bourrichon et ça devient n’importe quoi, soit on ferme sa gueule et on joue. Au bout du compte, c’est lui qui s’est ridiculisé. » Fin de l’acte et certainement fin de l’histoire commune, si tenté qu’il n’y en ait jamais eu une. Fin aussi de la récréation pour une altercation aux airs de bêtise infantile.

    Paire-Llodra

    Bartoli en crise

    Si le roi de l’amortie dégoupillée et le dévoreur de filet (et d’esprit) se sont distingués de la plus mauvaise des façons sur le court, ils ne sont pas les seuls à avoir terni l’image du tennis français en Floride. Dans un tout autre style, Marion Martoli n’a même pas eu besoin de se donner en spectacle sur un court pour attirer l’attention. Au début du mois, la numéro 1 française prenait son courage à deux mains et convoquait la presse pour annoncer qu’elle se séparait définitivement de son père et entraîneur Walter. Une révolution dans le petit monde des Bartoli tant l’association entre le père et sa fille paraissait pouvoir résister à toutes les tempêtes. Mais voilà, la Française rêvait de retrouver l’équipe de France de Fed Cup (ndlr : Bartoli ne jouait plus pour son pays depuis de nombreuses années en raison de ses exigences et de sa volonté de voir son père l’accompagner à chaque rassemblement, donnée incompatible avec le fonctionnement interne de l’équipe nationale). 

    Bartoli flou

    Plus encore, la finaliste de Wimbledon 2007 souhaitait continuer à s’améliorer et jugeait qu’elle était allée au bout du processus avec son géniteur. Forte de ce constat, elle choisissait de s’attacher les services d’une ancienne référence du circuit féminin, la Tchèque Jana Novotna, lauréate de Wimbledon en 1998 et d’une obscure polonaise nommée Iwona Kuczynska. Objectif clairement annoncé : améliorer le jeu d’attaque de la 11ème joueuse mondiale en travaillant sur sa mobilité et sa volée. Observatrice avisée du circuit WTA, Martina Navratilova (59 titres du Grand Chelem dont 18 en simple) se réjouissait de cette nouvelle association et prédisait même que Bartoli pourrait à terme titiller le Top 5 mondial.

    Tout semblait parfaitement s’imbriquer donc pour ce qui s’apparentait à une seconde carrière. Toutefois, Marion Bartoli semble vivre à 28 ans sa crise d’adolescence ou tout du moins une crise identitaire. Sans raison valable (de l’extérieur), elle vient de congédier le duo Novotna-Kuczynska. C’est donc seule, car son père qui était avec elle jusqu’à hier, a quitté Miami, que la quart de finaliste du dernier US Open abordera ce Masters 1000. « Marion cherche sa structure. » plaide la responsable du haut niveau féminin Alexandra Fusai. Pas idéal à l’heure d’affronter Andrea Petkovic.

    Entre deux gamins se chamaillant sous le soleil et une jeune femme en quête de repère, l’escapade floridienne du tennis français tourne au fiasco. A leurs compatriotes de relever le niveau et de mprouver que le tennis français vaut mieux qu'une colonie d'écoliers.

    Christopher Buet


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  • Rosicky détresse

    Dans un match au spectacle intermittent, Arsenal a failli parvenir à réussir son impensable pari : celui de renverser le Bayern Munich. S’ils repartent avec les honneurs de la victoire, les hommes d’Arsène Wenger n’en sont pas moins éliminés de la C1 et s’en voudront longtemps d’avoir disparu 40 minutes.

    Et le miracle s’évanouit comme une pâle fumée dispersé par un vent violent. En cette soirée papale, les supporters d’Arsenal croyait en une forme de signe divin annonçant un éventuel miracle, dans leur cas une remontée fantastique semblable à celle effectuée par le FC Barcelone la veille face au Milan AC (ndlr : défaits 2-0 à l’aller, les Catalans avaient réussi un match parfait et renverser la situation pour s’imposer 4-0 au retour et se qualifier pour les quarts de finale). Mais voilà, la foi londonienne n’aura pas supporté la rugosité cartésienne de la Bavière. Si à rome, les fidèles ont salué la tant attendu fumée blanche préfigurant le « Habemus Papam », les supporters d’Arsenal n’auront eu droit qu’à une amère fumée teinté de noir et des larmes de leurs espérances déçues, certis du sacro-saint « Good match ».

    olivier+giroud

    Tout avait pourtant bien commencé. Dos au mur après un match aller cataclysmique (ndlr : défaite 1-3 à domicile), Arsenal prenait à la gorge son adversaire et frappait le premier. Suite à une récupération au cœur du jeu, Ramsey recevait le ballon côté gauche et transmettait en une touche à Rosicky qui décalait Walcott. Le Britannique pénétrait dans la surface et fixait son défenseur avant de centrer fort devant le but. Dante parvenait à contrer le ballon mais pas suffisamment pour changer sa course. En embuscade aux six mètres, Giroud surgissait et propulssait le cuir dans les filets bavarois. Impuissant, Neuer ne pouvait que constater les dégâts. Après seulement 3 minutes, Arsenal allumait la flamme de l’espoir en ouvrant la marque dans une Allianz Arena, médusée par la tournure que prenaient les évènements. La salve des canonniers n’allait toutefois pas trouver de prolongement. Bien entré dans leur match, ces derniers se perdaient peu à peu au milieu du terrain. Une aubaine pour un Bayern Munich peu fringant en cette soirée européenne. Nerveux, le Bayern Munich n’était que l’ombre de la froide et punitive machine écrasant la Bundesliga. Peu inspirés en l’absence de Ribéry et Schweinsteiger, les Bavarois peinaient à se montrer dangereux et à trouver un Mario Mandzukic dont la présence ne pouvait se constater qu’à la lecture de la feuille de match. Guère plus en vu, Tomas Müller brillait comme un fantôme et laissait les initiatives à un Arjen Robben emprunté. Sans avoir été transcendant, Arsenal dominait dans les intentions et dans l’engagement un Bayern moribond. Seul motif de satisfaction côté allemand, le bouillant public de l’Allianz Arena qui aura offert un spectacle intense et donné beaucoup de voix pour porter son équipe, qui allait avoir bien besoin de l’appui des siens pour éviter la mésaventure connu par le Milan AC hier à Barcelone.

    La prophétie française inachevée

    Avec ce but d’avance, Arsenal semblait sur la voie d’une grande remontée. Cependant pour y parvenir, il eut fallu que son attitude demeure égale à celle affichée durant le premier acte. Mais au retour des vestiaires, tout a changé et la formation londonienne apparaît méconnaissable. Leur envie au vestiaire, les Gunners abandonnaient les rênes du jeu à des Bavarois qui n’en demandaient pas tant. Profitant de plus de latitude et de l’activité exceptionnelle de Javi Martinez au milieu du terrain, tant à la récupération qu’au marquage de Cazorla, la formation de Jupp Heynckes prenait d’assaut la surface adverse.  Plus le temps passait, plus la pression des locaux se faisaient pressante. Si les allemands Müller et Kroos ne parvenaient à accrocher le cadre, Robben lui y arrivait mais butait sur un Fabianski impeccable, multipliant les interventions décisives. Malgré ces échecs répétés, le Néerlandais ne désarmait pas et sur une nouvelle incursion côté droit, il éliminait son vis-à-vis et repiquait dans la surface. Mais quand ce n’était pas le portier des Gunners, c’est cadre qui dérobait pour lui.

    A force de pousser sans réussir à faire céder la solidaire, à défaut d’être rassurante, défense d’Arsenal, le Bayern Munich allait se faire punir. Alors qu’on les croyait résignés, les Gunners ressortaient de la boîte dans laquelle ils s’étaient cachés toute la deuxième mi-temps. Sur un corner anodin, Koscielny plaçait sa tête au milieu des défenseurs bavarois et trompait au premier poteau un Neuer hagard. A 5 minutes de la fin du match, Arsenal n’était plus qu’à un but de renverser le Bayern Munich et ravivait l’espoir de réaliser l’un des plus grands come-back de l’histoire de la compétition. Plus encore, les Anglais relançaient le suspense pour promettre un final explosif et suffoquant. Toutefois, le leader de la Bundesliga n’entendait pas subir cette ultime pression et faisait jouer toute son expérience.

    Bayern-Arsenal

    Sans jamais paniquer, il confisquait littéralement le ballon. Trop brouillon, les joueurs d’Arsène Wenger gaspillaient leur dernière munition sur un coup-franc trop long d’Arteta. Le rêve venait de passer.

    Sans briller, le Bayern Munich compostait son billet pour les quarts de finale de la Ligue des Champions. Pour Arsenal, l’aventure européenne s’achevait brutalement et avec cette amertume du match totalement manqué à l’Emirates Stadium. Si le Messi a sévit à Barcelone la veille, Dieu avait préféré Rome à Munich hier, abandonnant de fait, Arsenal et le football britannique expulsé du grand huit européen.

    Christopher Buet

     


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