• Roger-Federer fatigue

    Éreinté par 10 mois de compétitions intenses, Roger Federer a envie de se reposer. A 31 ans, le tenant du titre de Paris-Bercy pourrait zapper le tournoi parisien pour ménager sa fin de saison.

    Qui veut aller loin, ménage sa monture dit l’adage. Roger Federer est passé maître dans l’art d’organiser son calendrier. Cependant depuis novembre dernier, le Suisse n’a pas chômé et semble en payer le prix aujourd’hui. Après avoir ressorti les raquettes pour sauver sa place dans le Groupe mondial à la Suisse (3-1 face aux Pays-Bas), l’Helvète a fait part de sa lassitude tant physique que mentale. « Je suis actuellement très fatigué. Je dois me reposer puis réfléchir à la suite de ma saison. Je vais me décider ces prochains jours. » soupirait le n°1 mondial en conférence de presse.

    Lauréat à Wimbledon, finaliste aux Jeux Olympiques, demi-finaliste en Australie et à Roland Garros, et quart de finaliste à Flushing Meadows, Roger Federer a disputé pas moins de 69 matches en 2012. Une grosse dépense d’énergie qui lui a permis de retrouver sa couronne de n°1 mondial en juillet. S’il aimerait assurément finir 2012 à cette place (pour la sixième fois), il n’en fera pas une priorité. « Je dois avant tout penser à long terme, au six, douze prochains mois » explique-t-il avec sagesse. Aussi pour se préserver, le recordman de victoire en Grand Chelem va faire des choix. Si sa présence à Bâle (22-28 octobre) et à Londres (5-12 novembre) semble acquise, le Suisse n’a pas décidé encore de sa participation aux Masters 1000 de Shanghai et Bercy. Absent l’an dernier, il pourrait faire un tour en Chine pour satisfaire ses sponsors. Pour Paris, la donne est quelque peu différente. Placé juste avant le Masters (29 octobre au 4 novembre), il pourrait faire l’impasse bien qu’il soit le tenant du titre.

    A 31 ans, Roger Federer a toujours fait passer son intégrité physique avant le reste et cette année olympique ne dérogera pas à la règle. Précision, écoute et minutie, telle est la recette de l’horlogerie suisse.

    Christopher Buet


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  • Lionel Messi porte le Barça

    Après les victoires du Real Madrid et de Malaga hier, c'était au tour de Valence et du FC Barcelone de lancer leur saison européenne. Si les Azulgranas ont pu compter sur la magie de Lionel Messi, Valence a vu rouge avec Rami.

    Pour sa première officielle en Coupe d'Europe à la tête du FC Barcelone (ndlr : il avait officié en 2009 face au Bayern Munich en raison de la suspension de Pep Guardiola), Tito Vilanova a été servi avec un scénario pas aussi fou que la veille à Madrid mais tout aussi tourmenté. Comme à son habitude et dans une configuration somme toute classique où Fabregas remplaçait Iniesta, le FC Barcelone mis rapidement la main sur le match, imposant son tempo. Maitres du jeu, les blaugranas étaient récompensés de leur domination quand Tello d'une belle balle enveloppée trompait Dykan. La joie catalane était de courte durée. Incapable de se mettre à l'abri et après avoir perdu Piqué sur blessure, les locaux se faisaient surprendre. Sur un contre, Dani Alves détournait malencontreusement un centre russe et voyait le ballon mourir dans la cage de Victor Valdes. Une boulette qui coûtait cher puisqu'à la pause, Barcelonais et Moscovites étaient dos à dos. le scénario prenait une autre tournure à l'aube de la dernière demi-heure. Sur un nouveau contre, le Spartak prend les devants par l'intermédiaire de Romulo. Mal en point et emprunté à l'approche de la surface adverse, le Barça voyait s'égréner les minutes et le tableau du score rester inchangé. En cas d'échec, c'est vers Lionel Messi que les catalans se tournent. Une stratégie payante puisque l'Argentin ramenait les siens à hauteur à la 71e avant d'inscrire un doublé (80e). Mené au score, le FC Barcelone peut remercier son génie argentin qui a inscrit au passage ses 52 et 53e buts en C1. Si la manière n'y est pas, le résultat compense. Barcelone a gagné.

    Inoffensifs valencians

    Une fortune que n'a pas connu Valence. Dans un contexte bien plus défavorable, à l'Allianz Arena de Munich et face à un adverse autrement plus fort que les Russes du Spartak Moscou, le club 'che' n'aura pas démérité mais aura du s'incliner face à meilleur que lui. Dans un remake de la finale de 2001 (victoire Bavaroise déjà), les finalistes de la dernière Ligue des Champions prenaient les devants peu avant la mi-temps. Suite à un beau travail de Robben, Bastian Schweinsteiger arme à l'entrée de la surface. Sa frappe est contrée dans ses propres buts par Aly Cissokho venu en renfort (1-0, 38e). Gérant leur avance, les Munichois pliaient le match à la 76e minute grâce au meneur Toni Kroos. Les coéquipiers d'Adil Rami, averti à deux reprises et donc expulsé, a tout de même fini par sauver les apparences inscrivant un but à la 91e par Nelson Valdez. Le seul point positif pour Valence est venu ce soir de Lille où dans son Grand Stade, le LOSC a sombré face au BATE Borisov (1-3). Les Espagnols sont 3e du groupe F et se rendront en Biélorussie dans deux semaines.

    Christopher Buet


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  • article-0-002ADC5300000258-924_468x286

    Il y a 23 ans, le football anglais était endeuillé par le drame d'Hillsborough. Ce 15 avril 1989, 96 personnes trouvaient la mort dans une bousculade lors de la demi-finale de Cup entre Liverpool et Nottingham Forrest. Les autorités avaient alors assuré que le drame était du à l'attitude du public mais à en croire un rapport paru cette semaine, la police et les secours ne seraient pas exempts de tous reproches.

    « At long last, the truth ». Sur fond noir, The Independent offre une Une particulièrement frappante. A la fois solennelle et grave, la photo de ce supporter porté à bras le corps par un civil et un policier nous replonge dans l'enfer de ce 15 avril 1989. 23 ans après, les révélations sur la vérité du drame du Hillsborough font la Une de la presse du Royaume-Uni. Si comme The Independent, News Paper of the Year et The Times ont misé sur les photos d'époque rappelant l'ampleur de la catastrophe, d'autres comme The Guardian ou The Scotsman ont opté pour une image plus parlante encore. Sur cette dernière, une supportrice de Liverpool brandit une écharpe laissant apparaître le mot « Justice ». Justice pour ces victimes qui font la Une du Daily Mail dans un kaléidoscope impressionnant de 96 images. Un chiffre floqué au dos du maillot des Reds avec comme simple nom « Justice » et placardé en couverture du Daily Mirror. Depuis hier, un rapport sans équivoque rétabli la vérité et met en cause les autorités publiques.

    Le contexte :

    15 avril 1989, Liverpool et Nottingham Forrest se retrouvent en demi-finale de la Cup. Pour disputer cette rencontre, la Fédération anglaise de football (FA) a désigné le stade de Hillsborough, antre de Sheffield Wednesday. Une enceinte à l'ancienne édifiée en 1899 et dont la tribune ouest lieu du drame. Car en cette après-midi, les supporters de Liverpool se sont hillsborough1vus attribués cette partie du stade pour se réunir et assister au match. Transportés en car, ces derniers rencontrent des problèmes sur la route et retardent dangereusement leur arrivée à Sheffield. De fait, a quelques minutes du coup d'envoi, plusieurs centaines voire des milliers de supporters s'agglutinent devant la porte de Leppings Lane et cet unique tourniquet qui filtre les entrées. Pour accélérer le mouvement, les forces de police dépassées ouvrent un accès où se faufilent les supporters des reds. Problème : à l'intérieur la tribune, où sont massés debout les spectateurs, est déjà bondée. Le flux d'entrant déclenche alors un mouvement de foule. Sur le terrain, on ne se doute de rien mais après six minutes de jeu, l'arbitre suspend le match. Derrière Leppings Lane, les grillages ceinturant la tribune ouest compressent les supporters de Liverpool qui ne peuvent s'extirper de ce « piège ». Si quelques uns parviennent à se hisser au second étage donnant lieu à des scènes surréalistes, d'autres ont moins de chance. 96 personnes trouveront la mort quand 766 finiront blessés. Les autorités dépassées concluront à un mouvement de foule provoqué par des supporters ivres.

    http://www.youtube.com/watch?v=5ifgOeQnFn8&feature=related

    http://www.youtube.com/watch?v=wsYBPdRHDtM&feature=related

     

    La police incriminée

    23 ans après le drame de Hillsborough, le gouvernement britannique a mis au jour un rapport démentiel de 450 000 pages détaillant la réalité de ce 15 avril 1989. Ce rapport se veut particulièrement accablant envers les pouvoirs publics. Celui-ci article-1369102-04434324000005DC-288_634x406révèle ainsi que la police a délibérément menti, profitant du contexte d'alors avec un football anglais souffrant de houliganisme, pour accuser les supporters de Liverpool d'avoir provoqué le drame par leur indiscipline. Cette manœuvre leur permit de se dédouaner et de garder la tête haute. Le mensonge policier est même allé plus loin encore, les officiers présents à l'époque amendant pas moins de 164 procès verbaux faisant état de leur impuissance et du fait qu'ils avaient absolument tout tenté pour éviter la catastrophe. Par ailleurs et tout aussi odieux, ils auraient tenté par tous les moyens de ternir la réputation des victimes allant jusqu'à relever les taux d'alcoolémie de ces dernières même les enfants. Pire encore, le rapport indique que la police s'est opposée à l'intervention des secours, ne laissant intervenir qu'une ambulance quand 44 s'étaient dépêchés de rallier les lieux. Pourquoi cette attitude ? Le rapport ne nous offre aucune réponse concrète si ce n'est que la police a été littéralement dépassé par l'ampleur de l'évènement et a paniqué.

    Les documents publiés ont également mis en exergue qu'une bousculade de ce type mais non meurtrière avait eu lieu au même endroit l'année précédent ces évènements. Le plus dur résidera sûrement dans cet autre point abordé et qui soutient que 41 des 96 victimes auraient pu être secourus si les secours avaient été bien aiguillés.

    Le rapport complet : http://hillsborough.independent.gov.uk/

     

    Une enquête réouverte ?

    Suite à pareilles bavures, le gouvernement par la voix de son Premier Ministre James Cameron a présenté ses excuses à la nation et au peuple de Liverpool. « Je dois aujourd'hui, en tant que Premier ministre, présenter des excuses aux familles de ces 96 personnes pour tout ce qu'elles ont enduré au cours des 23 dernières années. », a déclaré M. Cameron devant le Parlement. « Au nom du gouvernement, et du pays tout entier, je veux dire que je suis profondément désolé de cette double injustice, qui est restée en l'état pendant si longtemps. ». Une auto-flagellation partagé par The Sun. Le tabloïd britannique a voulu s'excuser auprès des supporters des Reds pour la Une qu'il avait sorti au lendemain des faits et qui reprenait bêtement les propos des policiers sous le titre « The Truth (La Vérité) ». Le rédacteur en chef de l'époque Kelvin MacKenzie y est lui aussi aller de son petit mot, confessant avoir été abusé. « Je n'avais aucune raison de croire que cette figure policière me mentirait et me tromperait à propos d'un tel désastre. J'ai publié en bonne conscience et je suis accablé que tout cela fut faux. »

    the-sun-hillsborough

    Cette publication et ces excuses, auxquelles s'est joint le chef du parti travailliste Ed Miliband, ont déclenché immédiatement des demandes de réouverture de l'enquête. Celle de 1990 avait conclu qu'il n'y avait pas assez de preuves pour lancer les poursuites. L'Attorney général, ministre qui conseille juridiquement le gouvernement mais est indépendant, doit décider d'une telle demande à la justice. Sheila Coleman, membre d'un groupe de soutien aux victimes, a « salué » la déclaration de M. Cameron, qui prouve que « les gens de Liverpool ont dit la vérité depuis des années », et a appelé à l'annulation des premières conclusions.
     

    Christopher Buet


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  • hazard

    L'été tire à sa fin et il est temps de faire un point sur le mercato français. Après l'avènement du PSG version Qatar et le dégraissage lyonnais, place à la discrétion marseillaise et à la braderie lilloise.

     

    Marseille recycle

    La meilleure recrue marseillaise est sans doute à trouver sur le banc en personne d'Elie Baup. Coach aux résultats en dents de scie, l'ancien technicien bordelais a remis Marseille sur les rails. Aucune dépense superflue et mais aussi aucun départ majeur si ce n'est ceux de César Azpilicueta (Chelsea) et d'Alou Diarra (West Ham). Il compte ainsi s'appuyer sur un groupe consistant, à qui il entend rendre confiance. André-Pierre Gignac en constitue le meilleur exemple, avec déjà 3 buts en autant de rencontres, où encore Charles Kaboré dont l'activité au milieu soulage énormément. Petite folie tout de même, le prêt du bad boy anglais Joey Barton dont l'opération communication semble séduire à défaut de plus. Il faut dire qu'en le recrutant Marseille ne s'attendait pas à un rendement immédiat dans la mesure où Barton doit encore purger huit de ses douze matches de suspension suite à un coup de genou sur Agüero en mai dernier. Un peu de caractère qui ne devrait pas faire de mal dans une Ligue 1 aseptisée en la matière.

     

    Montpellier limite les dégâts

    C'est le risque des équipes surprises : se faire chaparder ceux qui l'ont porté au pinacle. Montpellier a peu de moyen mais a fait les efforts nécessaires pour limiter l'exode. Si olivier Giroud, buteur attitré de l'équipe l'an passé, a filé à l'anglaise pour rejoindre Arsenal (12 M€), Loulou Nicollin est parvenu à retenir son défenseur Mapou Yanga Mbiwa pourtant sollicité par le Milan AC. Younès Bellanda a également fait preuve de fidélité au club de la Paillarde, ne résistant pas à l'appel de disputer la C1 avec le maillot montpelliérain. Mieux, le champion de france est parvenu à attirer quelques pépites dont le niçois Anthony Mounier qui gratifiera cette saison le stade de la Mosson de son subtil pied gauche.

     

    Lille brade, Lorient réfléchit

    Le prix du recrutement intelligent pourrait bien revenir à Lorient. Sans bruit, Christian Gourcuff a attiré quelques joueurs intéressants comme Alain Traoré qui veut rebondir après sa saison galère avec Auxerre l'année dernière, Ludovic Giuly qui apportera son expérience au groupe lorientais mais aussi Benjamin Corgnet, le très plaisant milieu dijonnais que Lyon pistait mais n'a pu s'offrir.

    Lille de son côté aperdu gros avec le départ de son meilleur élément Eden Hazard et a tenté d'utiliser au mieux l'argent de son transfert. Marvin martin est arrivé pour 10 M€, de même que Salomon Kalou. Joe Cole s'en est, lui, retourné en Angleterre. Outre ces deux clubs, une tendance au dégraissage massif se dégage globalement des clubs de Ligue 1. Ainsi Rennes a dit au revoir à 14 joueurs, n'en recrutant que 6 dont l'ancien lyonnais Jean II Makoun. Nice a allégé son groupe de 5 éléments (10 arrivées pour 15 départs), Saint-Etienne n'est pas en reste. Malgré le recrutement de Brandao et de 10 autres joueurs, comme François Clerc (Nice), Renaud Cohade (Valenciennes) ou Romain Hamouma (Caen), les Verts se sont délestés de 7 individus (18 départs pour 11 arrivées). La palme du mercato malin, comprenez sans rien débourser, revient à Toulouse et Troyes qui se sont renforcés à coût zéro, préférant l'option du prêt. Le grand perdant du mercato pourrait bien être Sochaux qui a vu partir son passeur (Marvin Martin à Lille) et son buteur (Modibo Maïga à West Ham). Enfin le mercato bling-bling du pauvre a été assuré par l'AC Ajaccio qui a attiré sur les côtes Corse, le roumain Adrian Mutu.


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  • Novak Djokovic et Andy Murray US Open 2012

    Après quatre finales de Grand Chelem perdues, Andy Murray a enfin brisé la malédiction en remportant l'US Open. 76 ans après, la Grande Bretagne tient enfin un successeur à Fred Perry.

    On s'attendait à une réaction plus expansive, à une explosion plus en adéquation avec l'attente consentie, mais il n'en fut rien. Tout est resté à l'intérieur contri comme s'il avait du mal à croire à ce qui venait de se passer. Il finit par lâcher sa raquette et s'accroupit, l'air hagard, perdu, contraste saisissant avec le déchaînement et l'hystérie qui s'était emparés des travées du massif Arthur Ashe. Une émotion sincère et si forte que Murray ne parvenait à réellement exprimer.

    Andy MurrayMais qu'importe. Plus que la joie, c'est un soulagement et une fierté que l'Ecossais partageait, celui d'avoir enfin inscrit son nom au palmarès d'un Majeur. « Dans le vestiaire, je me disais: si je perds cette finale ce sera la cinquième (en Grand Chelem) et personne ne l'a jamais fait. Je ne voulais pas être cette personne. Je me suis prouvé que je pouvais gagner un Grand Chelem en tenant près de cinq heures contre un des gars les plus costauds de l'histoire physiquement. » confiait-il. Car ce succès, Andy Murray est allé le chercher avec toute la force, la hargne et la passion qu'il a en lui. Comme souvent ces dernières années, la finale a donné lieu à un marathon infernal poussant les deux hommes dans leurs limites les plus profondes. Mais cette fois, Djokovic le multi récidiviste dur au mal, déjà auteur d'un coup de 5h53 à l'Open d'Australie, n'a pas fait plier un adversaire porté par quelque chose de plus grand que le tennis, par cette appelle de l'éternité.

    « C'était épuisant »

    Il aura fallu 4h54 de jeu, soit la deuxième finale la plus longue de l'histoire de Flushing Meadows (le record de 4h55 est détenu par Willander et Lendl en 1988), de combat contre ce Serbe, imprenable sur dur depuis près de deux ans en GrandNovak Djokovic à terre Chelem, contre ce sentiment d'impuissance et contre ce refrain que l'histoire se plaisait à lui susurrer avec une certaine malignité. L'enfant de Dunblane se mettait le premier en évidence, profitant de l'évidente gêne de Djokovic dont la précision et le jeu était malmené par les bourrasques de vent qui balayait le court central comme la veille. Plus précis et variant le jeu avec une régularité diabolique, usant de ses slices pervers tout autant que d'un coup droit enfin à la hauteur de sa qualité de main, le nouveau n°3 mondial, il sait qu'il détrône Nadal depuis sa victoire face à Berdych en demi-finale, s'imposait au tie-break dans la première manche après 1h27 et cinq balles de set. Dans la seconde manche, il recommençait. Si les points défilèrent très vite pour le voir mener 4-0, on crut le perdre par la suite manquant l'occasion de mener 5-1 et voyant Dojokovic recoller au score. Le Serbe allait toutefois payer son irrégularité et devait de nouveau s'incliner 7-5 cette fois. « C'était épuisant mentalement car à cause des conditions (vent), il fallait être concentré sur chaque point, la balle n'était pas facile à contrôler. Il y avait ça et le fait que j'étais face à un joueur (Novak Djokovic) qui n'avait pas perdu un match sur cette surface en Grand Chelem depuis deux ans. » analysait Murray.

    L'élève rejoint le maître

    L'Ecossais avait raison. Car mené deux sets à zéro, Nole revêtait ses habits d'empereur despotique. Retrouvant l'aisance et Novak Djokovicla précision de l'an passé, il faisait entrer cette finale, sommet tactique, dans une autre sphère. Il tenait mieux l'échange et finissait enfin par faire céder un Murray admirable d'abnégation qui depuis le début du match imposait chaque fois ce coup de plus au n°2 mondial. Mais contrairement à ce smash qui avait finit dans le couloir et offert un break à Murray dans le deuxième set, il ne laissait plus passer ses occasions. Résultats : retour à deux sets partout.

    On croyait alors que le vent avait changé de sens et soufflait en faveur du natif de Belgrade. Pourtant, ce dernier allait céder, abandonner par ses jambes et ce physique qui l'avait porté au pinacle. A court de gaz, il laissait filer Murray vers ce sacre tant attendu et espéré. « Je suis content de m'en être sorti car si j'avais perdu ce match en menant de deux sets, ça aurait été dur à avaler. C'était un mélange d'émotions, j'ai pleuré un peu sur le court. J'ai été plusieurs fois dans la position de gagner (un Grand Chelem) et là, on se demande: Est-ce ça va finir par arriver? Quand ça arrive, c'est de la joie et du soulagement mélangés. » s'étendait le Kim Searschampion olympique.

    Dans le box britannique, sa fiancée Kim Sears ne tenait plus en place, investit comme à son habitude. L'absolu opposé de son coach, l'impassible Ivan Lendl qui pourrait aussi bien faire la même tête un jour d'enterrement. Sous les yeux de Sean Connery ou encore Sir Alex Fergusson, soit deux figures du gotha écoassais, Andy Murray terminait le travail (6-2).

    Comme Lendl, il remportait son premier tournoi Majeur au terme de sa cinquième tentative. Mais plus que ce soulagement, que cet accomplissement, l'Ecossais se délestait d'un poids insupportable et mettait un terme à 76 ans de disette britannique dans le tennis masculin et offrait enfin un successeur au mythique Fred Perry dont le premier titre avait également été à l'US Open en 1933, étrange mimétisme de l'histoire. En s'offrant les lumières de New-York, Andy Murray a gagné son ticket dans la cour des Grands. Après l'or olympique, il devient un acteur Majeur du tennis mondial. Le prince des Highlands a enfin une couronne et elle est magnifique.

    Christopher Buet


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