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  • Au terme d’une dense journée, la France a brillé dans la piscine olympique de Londres et remporté ses premières médailles dans ses XXXème Jeux Olympiques. Si Céline Goberville a montré la voie en décrochant l’argent en tir au pistolet à 10m, la jeune judokate Priscilla Gneto, 20 ans, est allée décrocher le bronze en -53kg avant que les nageurs du relais 4x100m et Camille Muffat n’offrent les premiers frissons dorés à la délégation tricolore. Les Jeux des Bleus sont ouverts…

    Qui a dit que la femme était le « sexe faible » ? Quelle erreur monumentale. En cette deuxième journée des Jeux Olympiques de Londres, ce sont bien ces dames qui se sont illustrées et de quelle manière.

    Tout a commencé en fin de matinée dans l’anonymat de la salle de tir. Là, à 10m et pistolet au poing, la Française Céline Goberville a fait vibrer le cœur de la France. D’une grande sérénité, la tireuse de 25 ans s’est livrée à un duel intense avec la Chinoise Wenjun Gu. Longtemps, la Picarde aura tenu la dragée haute à la championne olympique en titre, elle aura même longtemps mené mais aura finalement craqué. Pour ses premiers Jeux Olympiques, la Française s’est effondrée au dixième et dernier tir. Alors en tête, elle voyait sa balle fuir le centre de la cible et réalisait le plus mauvais tir de la finale. Une erreur qui ne pardonnait pas et offrait l’or à sa rivale chinoise. Malgré la déception, Céline Goberville parvenait à faire fi de la situation et à garder la lucidité suffisante pour obtenir l’argent en tir de barrage. A 25 ans, la Championne d’Europe devenait vice-championne olympique et ouvrait  le compteur de médailles de la France. Une fierté pour cette fille dont la famille ne vit que pour le tir. « Je suis très fière de ramener une médaille pour la France. Je ne pensais pas monter sur le podium, même si j'avais fait une bonne saison, car ce sont mes premiers JO. J'ai encore du mal à réaliser. J'ai été déçue du dernier plomb qui me fait passer de la première à la deuxième place. Mais l'important, c'est la médaille. » déclarait-elle émue.

    Gneto emboite le pas

    Céline Goberville venait de faire le plus dur. Mais elle ne pouvait, elle ne devait pas être la seule femme de cette journée. Impériales hier en sport collectif (victoires des basketteuses, des handballeuses et des footballeuses), les femmes se distinguaient de nouveau, en ce dimanche. Loin du Royal Artillery Barracks, c’est sur les tatamis que nos françaises continuaient leur démonstration. Pour ses premiers Jeux Olympiques, Priscilla Gneto laissait éclater sa joie. A 20 ans, la jeune Corse, éliminée en quart de finale par la future championne olympique nord-coréenne Kum-Ae An, parvenait en finale de repêchage chez les moins de 52kg et s’offrait le droit de concourir pour la médaille de bronze. Une chance qu’elle n’allait pas laisser passée. Tonique, elle attendait le golden score pour disposer de la belge Ilse Heylen. Dans une joie indescriptible, Gneto se jetait dans les bras de son entraineur et faisait souffler un vent de fraicheur sur les tatamis. A l’image d’un Teddy Riner qui, en 2008 à Pékin, avait décroché le bronze et donné rendez-vous pour l’avenir du haut de ses 19 ans, Priscilla Gneto empreinte les pas de son glorieux aîné.

    Et l'eau se changea en or

    Du bronze, de l'argent, il ne manquait plus que de l'or pour faire le bonheur des filles. Un métal dont Camille Muffat allait se charger. Grande favorite du 400m nage libre, la Niçoise n'a pas flanché et a au contraire impressionné. Royale en séries ce matin où elle a semblé contrôler sa course du début à la fin accélérant quand bon lui semblait, l'élève de Fabrice Pellerin n'a pas déçu en finale. Au coeur de la soirée londonienne, Camille Muffat s'est fendue d'un chef d'oeuvre de maîtrise. Auteure d'un départ canon qui la propulsait sur les bases du record du monde, la nageuse tricolore mena la course de bout en bout, ne laissant jamais le loisir à l'Américaine Allison Schmitt d'imposer son rythme.

    En patronne, Camille Muffat faisait la différence dans le dernier 100m et venait asseoir sa domination sur la distance, record olympique à la clé (4'01''45). Huit ans après le sacre athénien de Laure Manaudou, la Niçoise devenait championne olympique. Une championne magnifique et craquante. La joie contenue mais réelle que ses sourires discrets et ses yeux incandescents trahissaient, elle pouvait profiter d'un instant d'éternité. Elle venait de "réaliser le rêve d'une vie" et de faire retentir la première Marseillaise de ses Jeux Olympiques de Londres.

    Une Marseillaise qui en appelait une autre. Dans la foulée de 400m doré, les relayeurs du 4x100m masculin se sont invités à la fête. Il flottait comme un air de revanche, une odeur de souffre autour de cette course déchainant les passions et exacerbant les egos. il y a quatre ans dans le Cube d'Eau de Pékin, la France avait laissé échapper l'or pour 8 misérables centièmes de secondes au terme d'une course époustouflante, laissant les honneurs et la gloire aux Etats-Unis de Michael Phelps. Depuis cette empoignade d’anthologie, la rivalité entre Français et Américains n’a cessé de se renforcer, mu par la peur du menaçant relais australien. Mais de l’eau a coulé en 4 ans et la France n’est plus cette nation naissante au sprint mondial et c’est gonflé de certitudes qu’elle se présentait pour sa finale. Un finale qui allait tenir toutes ses promesses. Si l’Australie n’a pas pu se mêler à la lutte pour la victoire au-delà du premier relais, la France et les Etats-Unis se livrèrent un fantastique mano à mano. Durant trois relais les champions olympiques dominèrent la course. Phelps, puis Adrian, puis Jones devancèrent leur vis-à-vis tricolores. Le mérite de Leveaux, Gilot et Lefert fut de ne pas abdiquer et de lancer Yannick Agnel à bonne distance du dernier relayeur américain, Ryan Lochte. Profitant d’une coulée précieuse, Agnel se replaçait dans le sillage de l’Américain avant de se porter à sa hauteur. Sans un regard, le prodige Niçois attendait les 25 derniers mètres pour déposer Lochte. Comme volant sur l’eau, Agnel s’en allait toucher en champion et surtout en tête. Quatre ans après les larmes de Bernard, Gillot laissait échapper un cri de joie qui retentit dans toute la piscine, celui d’une émotion immense. Les Bleus pouvaient lever les bras. Ils venaient de décrocher le graal absolu. Si les Jeux Olympiques parlent déjà le français, le monde de la natation et du sprint sont en train de l’apprendre.

       

       Il faut être deux pour danser. Après avoir fait les premiers pas, ces dames ont trouvé leurs cavaliers. La danse ne fait que commencer, à nous de continuer à battre la mesure.

    Christopher Buet 


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  • london_2012_logo300px-Swimming_pictogram.svg

    C’est quoi ? Il s’agit sans doute de la pratique sportive la plus vieille de l’histoire de l’humanité. Si ce n’est qu’au XIXème siècle que la natation devient un sport à proprement parlé, l’Homme nage depuis la nuit des temps. Pratique naturel, la natation a de tout temps exister et les premières représentations d’hommes nageant remontent à l’Egypte Ancienne, près de 4 500 ans avant J-C. Toutefois, la natation qui nous intéresse ne voit le jour qu’avec la Société nationale britannique de natation, il y a un peu plus de 2 siècles. A cette époque, les nageurs ne pratiquent qu’une ébauche de brasse. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le crawl n’apparaît dans les compétitions occidentales qu’à la toute fin du XIXème siècle. La « naissance » du crawl intervient quand en 1880, l’Anglais Frederick Cavill entreprend un voyage dans les mers du Sud. Durant son périple, il s’apercevra que les indigènes ne nagent pas comme en Europe et exécutent des battements de jambes en ciseaux. S’installant en Australie, il reprendra cette technique et enseignera ce qui deviendra le « crawl australien ». Longtemps considéré comme une variante de la brasse, le papillon n’obtiendra ses galons de nage à part entière qu’en 1952.

    En compétition, la natation voit s’opposer en règle générale huit nageurs sur des distances allant de 50 à 1500m. Il existe quatre types de nage différents : la brasse, le crawl, le dos et le papillon.

    Il faut savoir que la natation a toujours figuré au programme olympique depuis l’introduction des Jeux Modernes en 1896. Lors des premières éditions, les épreuves se déroulaient en eux libres. De fait, lors des jeux de 1900 à paris, elles se déroulèrent dans la Seine. Ce n’est qu’à partir de 1908 et les jeux de Londres que les épreuves se déroulent en piscine. Par sa variété, la natation constitue l’un des deux piliers d’une Olympiade avec l’Athlétisme. Ainsi, pas moins de 900 athlètes sont appelés à se disputer les 34 titres en jeu.

    Rétro 2008 : Le grand huit de Phelps. Le pari est fou mais c’est par la folie que l’on mesure aussi la grandeur des hommes. Après Athènes et ses 6 médailles d’or glanées, Michael Phelps 

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    rêve de voir plus grand encore. Le surdoué de Baltimore se lance alors un défi à la hauteur de sa démesure : battre le record absolu de Mark Spitz qui en 1972 à Munich avait remporté 7 médailles d’or. Insensé, impensable, intouchable, c’est ce que tout le monde pensait, tout le monde à l’exception de deux hommes Michael Phelps et son entraineur Bob Bowman. La préparation est longue, dure et invraisemblable mais porte ses fruits. C’est en qualité d’invaincu qu’il débarque à Pékin pour les Jeux Olympiques. Mais le plus dur reste à faire et un exploit ne tient parfois à rien, un doigt, une pression parfois. Nous sommes lors du relais 4x100m nage libre messieurs, sa deuxième course après l’or su 400m 4 nages. Sans doute le relais le plus attendu de l’année avec au départ les Australiens d’Eamon Sullivan, les Français d’Alain Bernard et les Américains de 

    Pékin 2008

    Michael Phelps. Après un départ canon d’Eamon Sullivan (record du monde du 100m à la clé), les ‘Aussie’ baissent de pied et laissent Français et Américains se disputer le titre. S’il a parfaitement lancé le relais américain, Phelps voit les Bleus faire la course en tête durant la majeure partie de la course. Son rêve de grand huit est presque brisé quand à l’entrée du dernier virage Alain Bernard compte 8 dixièmes d’avance sur Jason Lezak. Mais l’impensable se produit. Profitant de la vague de l’Antibois, Lezak fond sur son adversaire et lui souffle la victoire pour douze centièmes de seconde. Phelps peut souffler, son fabuleux pari peut continuer. S’il écrase les épreuves du 200 et 400m 4 nages, du 200m papillon et le relais 4x200m, records du monde à la clé à chaque fois, Michael Phelps a bien cru tout perdre lors de sa septième épreuves. Ce 100 m papillon fut certainement la plus indécise de ses Jeux Olympiques. Alors qu’on le croyait intouchable sur papillon, l’Américain réalise un départ poussif et ce n’est qu’en troisième position qu’il vire pour la dernière ligne droite. Dans un final à couper le souffle, Phelps fond sur le Serbe Cavic qui résiste au retour tonitruant de l’Américain. Côte à côte, c’est à la touche que la victoire va se décider et c’est finalement Michael Phelps qui parvient à toucher le premier, pour 1 centième de seconde. Une larme qui change tout. Phelps peut exploser, le voilà l’égal de Mark Spitz. Il finira le travail avec le relais 4x100m 4 nages avec un septième record du monde en huit courses. Michael Phelps n’est pas grand, il est Géant, il est Olympique. Avec ses huit nouveaux titres, il devient le plus grand nageur de tous les temps, une légende vivante et l’athlète le plus titré de l’histoire des jeux Olympiques avec 14 titres.

    Alain Bernard

    Outre la mythique performance de Phelps, ces Jeux furent marqués par le sacre d’Alain Bernard sur 100m au terme d’une empoignade formidable avec Eamon Sullivan (deux records du monde étant battus en demi-finales d’abord par Bernard puis par Sullivan dans la foulée), mais aussi par la domination de Kosuke Kitajima (JAP) en brasse.

    Chez les filles, le sprint a été annexée par l’Allemande Britta Steffen, impériale sur 50 et 100m, quand la Britannique Rebecca Adlington a fait sienne les épreuves de fond (400m et 800m).

    La Star : Michael Phelps, l’empereur des bassins. Et Pékin chavira. Dans un ultime effort, le relais américain devançait celui des Australiens lors du 100m 4 nages et offrait Michael Phelps un huitième titre olympique en autant de courses, ainsi qu’une place dans l’éternité. Dans sa démesure, il venait de devenir unique et légendaire. Pourtant ce n’est pas à Pékin qu’il a commencé à la bâtir mais bien 8 ans plus tôt sur les plots de la piscine olympique de Sydney.

    Michael Phelps

    Né à Baltimore, le 30 juin 1985, Michael Phelps est un gamin turbulent. Très tôt, on lui diagnostique un déficit d’attention chronique et une hyperactivité. Pour lutter contre ce trouble, sa famille le met à la natation, sport que pratiquent également ses sœurs. Le destin était en marche. On est loin de le savoir mais le jeune Michael, alors âgé de 7 ans, est né pour nager. Très rapidement, il se signale dans l’eau et établit trois ans à peine après ses débuts, un record national dans sa catégorie d’âge. Tout va dès lors très vite pour lui. A 15 ans seulement, il dispute les Trials américains en vue d’être sélectionné pour les Jeux Olympiques. A la surprise générale, il termine second sur 200m papillon derrière Tom Malchow, alors recordman du monde de la distance. Le gamin de Baltimore vient de gagner sa place pour les Jeux Olympiques et s’envole pour Sydney. Malgré son jeune âge, il accède à la finale olympique et finit 5ème à 33 centièmes seulement du podium. Pas médaillé, Phelps prend rendez-vous.

    Car loin de se montrer touché par cet ‘échec’ olympique, il envoie un message fort dès les Mondiaux de Fukuoka. Cinq mois après Sydney, il devient le plus jeune recordman du monde de tous les temps à 15 ans et 9 mois en améliorant la marque du 200m papillon. Plus rien n’arrêtera Phelps sur les sentiers de la gloire et de l’éternité. Tel le vent dans les prairies, il va fendre l’eau et l’adversité avec ses coulées invraisemblables et cette glisse unique. En 2003, il ajoute un nouveau record à son escarcelle en devenant le premier nageur de l’histoire à battre 5 records du monde durant la même compétition. Vint alors Athènes, deuxième étape de sa vie olympique. A 19 ans, Phelps a les défauts de sa jeunesse et annonce son intention de remporter huit médailles d’or en huit courses. Présomptueux, l’impétueux gamin de Baltimore ne ramènera que six médailles d’or et 

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    deux de bronze. L’olympiade qui suivi fut marquée de son impitoyable domination. En 2005, il devient quintuple champion du monde et remporte son premier titre mondial sur 200m nage libre. Deux ans plus tard à Melbourne, sa moisson se monte à sept médailles d’or. Mais Phelps a déjà la tête ailleurs et à ses Jeux Olympiques de Pékin. A 23 ans, il a gommé ses erreurs de jeunesse et après une préparation intense, il réussit son improbable pari et remporte les huit courses dans lesquelles il s’aligne.

    Les années qui suivirent furent plus difficiles en raison d’une décompression logique et compréhensible après son exploit chinois. Malgré quelques frasques, il réalise un quintuplé mondial aux Mondiaux de Rome, n’échouant que sur 200m à la 2ème place. Sans objectif, il laisse filer la saison 2010. Sentant le vent olympique revenir, il décide de relancer la machine. La reprise est difficile, plus que prévu même pour un champion de son envergure. Aux Mondiaux 2011, il remporte 4 titres, une médaille d’argent et une de bronze. Mais l’appel olympique résonne à nouveau dans ses oreilles. Moins focalisé et réceptif qu’en 2008, il accepte de replonger car il dit ne pas en avoir fini avec les anneaux olympiques. A Londres, c’est une nouvelle razzia qu’il espère réaliser, un dernier sacrifice avant à 27 ans de tirer un trait sur une carrière qui en a déjà fait une légende. L’empereur des bassins a encore une dernière campagne à mener.

    Les Français : Yannick Agnel et Camille Muffat, quand Nice s’éveille. Jamais la France n’a présenté pareil densité dans les bassins internationaux. Depuis 2004 et l’avènement inattendu de Laure Manaudou, la natation tricolore est entrée dans un cycle d’excellence poussé par une émulation et un niveau d’exigence toujours plus fort. C’est dans ce contexte nouveau dans 

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    l’Hexagone que Camille Muffat a grandi. Voilà maintenant 7 ans que Camille écume les bassins nationaux et internationaux, une éternité déjà. Il faut dire qu’elle n’a que 15 ans quand elle vient défier et battre sur 200m 4 nages Laure Manaudou la Star d’alors, la toute nouvelle championne olympique du 400m nage libre. Nageuse complète, travailleuse et à la belle glisse, Camille Muffat va se construire dans l’ombre de son aîné. Quand Manaudou se couvre de récompense mais se consume petit à petit, elle s’étoffe, apprend et observe. Elle sait que son heure n’est pas venue mais viendra. Il faut attendre 2008 pour voir la Niçoise confirmé un talent déjà pressenti depuis longtemps. A 18 ans, elle décroche son premier titre européen en grand bassin avant de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Pékin. Mais quelque chose cloche et Muffat se retrouve à la croisée des chemins. Naturellement douée pour les 4 nages, la Française est placée devant un choix par son entraineur Fabrice Pellerin. Pour lui, sa progression passera par un choix clair de spécialité. En 24 heures, la jeune femme se décide et opte pour la nage libre, abandonnant la discipline qui l’avait révélé. Un choix dur mais payant puisque dès 2010, il est titré sur 200m en petit bassin aux Mondiaux de Dubaï. Le début d’une longue montée en puissance programmée vers Londres. En 2011, elle est intouchable du 100 au 800m en France et remporte ses deux premières distinctions sur la scène internationale avec deux médailles de bronze sur 200m et 400m au championnat du monde en Grand Bassin de Shanghaï. Grâce à ses qualités naturelles et un investissement total et après une campagne 2012 orchestrée à la perfection, la Niçoise arrive affutée à Londres où elle sera l’une des favorites à l’or olympique. Laure a ouvert la voie, Camille pourrait bien l’emprunter.

    Camille Muffat n’est pas le seul atout de l’Olympic Nice Natation. Ce dernier compte dans ses lignes d’eau, la nouvelle petite perle de la natation française, un surdoué de la glisse. Plus que ses qualités dans l’eau, c’est un coup « marketing » qui le fait découvrir aux yeux de la France entière. 

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    En 2009, alors âgé de 16 ans, l’adolescent va faire preuve d’une indéniable force de caractère en refusant le diktat des combinaisons tout polyuréthane et se présente aux championnats de France vêtu d’un simple maillot de bain. En raison de ce choix, il ne pourra concurrencer les meilleurs mais se signalera tout de même en écrasant le championnat d’Europe junior avec 3 titres sur 200, 400 et 4x200m. L’interdiction des combinaisons signe son salue et le replace dans le concert national. En parallèle de ses révisions pour le baccalauréat, Yannick Agnel remporte son premier titre national sur 200m et se qualifie pour les Championnats d’Europe à l’été où il ne participera qu’au 400m. C’est d’ailleurs sur cette distance qu’il est sacré devant le favori allemand Paul Bilderman, améliorant au passage un record de France dont il était déjà le détenteur. 2011, lui, sera moins propice. A 19 ans, il fait le rude apprentissage du niveau international et ne heurte à une concurrence exacerbée. Aux Mondiaux de Shanghaï, il ne peut faire mieux que 5ème sur 200m et 6ème sur 400m. Une déception qui va lui servir. Bien dan sa tête et dans son corps, il travaille en qualité avec son entraineur Fabrice Pellerin et profite de la saine ambiance du groupe niçois ainsi que de l’émulation avec Camille Muffat ou Clément Lefert. Sûr de sa force, il ne fait qu’une bouchée des Championnats de France 2012, se qualifiant sur 100m, 200m et 400m (avec les titres des deux derniers cités). Mais l’essentiel est ailleurs. En cette année 2012, Yannick n’a qu’un objectif, briller à Londres à l’occasion de ses premiers jeux olympiques. A 19 ans,  il rêve d’imiter une certaine Laure Manaudou qui en 2004 pour sa première expérience olympique avait ramené 3 médailles dont un titre.

    Bon à savoir : En 1908 lors des premiers Jeux Olympiques de Londres, la compétition de natation s’était disputée en plein air au sein même du White City Stadium où la piscine olympique fut construite. On pouvait donc suivre les compétitions de natation et d’athlétisme en même temps.

    Le chiffre : 14. Avant les jeux Olympiques de Londres, Michael Phelps compte pas moins de 14 médailles d’or olympiques conquises sur les seules olympiades d’Athènes (6 en 2004) et de Pékin (8 en 2008). Il s’agit là d’un record.

    L'anecdote : On a tendance à l’oublier mais avant d’être une discipline professionnel, la natation était amateur et les nageurs étaient appelés à vivre d’un autre métier. Ainsi, Johnny Weissmuller, le premier homme à avoir couru un 100m nage libre en moins d’une minute était célèbre en dehors des bassins pour avoir interprété à 12 reprises le rôle de Tarzan à l’écran.

     

    Christopher Buet


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